Aller au contenu

Le Théâtre des Ateliers et Alain Simon

Théâtre des Ateliers  d’Aix-en-Provence

29, place Miollis

13 100 – Aix-en-Provence

04 42 38 10 45theatredesateliers@yahoo.fr

Créé en 1978 sous forme d’association régie par la loi de 1901, Le Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence s’est donné pour mission la formation, la création et la diffusion d’œuvres théâtrales. Installé dans les locaux du Relais Culturel jusqu’à la fermeture de celui-ci en 1982, l’association loue alors un  appartement en rez de chaussée  place Miollis et aménage une salle de spectacle dans local à demi enterrée attenant.  En 1992, grâce à des subventions d’équipement de la Ville et du Conseil général, des travaux sont entrepris pour doubler la hauteur de la salle, installer une régie indépendante et ouvrir l’entrée du  théâtre directement sur la place. Ces travaux font du Théâtre des Ateliers un lieu capable de produire et d’accueillir des spectacles dans des conditions optimales pour les artistes, les techniciens et … les spectateurs ! L’histoire du Théâtre des Ateliers est liée à celle d’Alain Simon, comédien, metteur en scène, pédagogue, qui en assure la direction artistique depuis sa création.

ALAIN SIMON

Premier prix au Conservatoire National de Région de Nancy, diplômé de l’Institut d’Études Théâtrales de Paris 3 Sorbonne Nouvelle, auteur, metteur en scène, comédien et pédagogue, Alain SIMON met en scène et interprète aussi bien des textes contemporains et des créations originales que des adaptations de textes classiques, philosophiques ou littéraires.

– Alain Simon metteur en scène

De 1981 à 1993, Alain Simon met en scène pour ses Ateliers de Création des pièces originales dont il est l’auteur : Le Manège en 1981, Pression en 1982, Le Mistral ou la machine à nous coudre les fous en 1983, Le cercle de pierre en 1984, Le libraire en 1985, Moment zéro en 1986, La Mère en 1987, L’Enfant en 1988, 1989 en 1989, Oh c’est bien simple ! en 1990, Prométhée dissident en 1991, Titisee en 1992 et Huit chaises en 1993.

et des auteurs classiques : Les Précieuses Ridicules, L’Avare et Dom Juan de Molière en 1983, 1984 et 1986, et Phèdre de Racine en 1985.

A partir de 1987, il met en scène pour le Théâtre des Ateliers :

– des pièces originales dont il est l’auteur : Le journal d’un homme ordinaire en 1988, La Mère en 1990, Acteurs-spectateurs en 1999, adaptation reprise en 2007 pour les collèges,

– des auteurs classiques : Molière : Dom Juan en 1991, et Labiche : Le Voyage de Monsieur Perrichon en 1994.

– des adaptations de textes philosophiques ou littéraires : Le Discours de la Méthode de Descartes en 1990, La  Physiologie du Mariage de Balzac en 1992, La leçon de la Sainte-Victoire de Peter Handke en 1996 reprise en 2006 dans le cadre de l’année Cézanne, Stanislavski ou le travail de l’acteur sur lui-même de Stanislavski en 1997, L’ingénieux hidalgo don Quichotte de la Manche de Cervantès en 1999, Requiem, une hallucination d’Antonio Tabucchi en 2000, Paloma d’Aline Schulman en 2004, « Je pense donc je suis » Le discours de la Méthode de René Descartes en Slam en 2010.

des auteurs contemporains : Miklos Hubay, Bernard-Marie Koltès, Peter Handke, Botho Strauss, Constantin Stanislavski, Edward Bond, Israël Horowitz, Antonio Tabucchi, Samuel Beckett, Philippe Minyana, Emmanuele delle Piane, Hubert Colas, Sarah Kane, Eugène Durif, Aline Schulmann, Valère Novarina, Thomas Bernhard, Heiner Müller et  John Giorno.

Paysage sous surveillance d’Heiner Müller, création 2007-2008.

Alain Reynaud

“En rapprochant Paysage sous surveillance et l’univers de clown, nous avons tenté une collision. Rien n’invite apparemment au burlesque dans ce texte, les traces évoquées dans ce paysage  immobile sont plutôt celles d’un cataclysme.
Mais le clown ne nous fait-il pas  rire justement parce que son nez rouge est un scaphandre qui lui permet de survivre dans la catastrophe ? (…) Et vouloir confier ce matériau à un clown, cet être décalé, cet homme défait mais curieux, dont l’innocence et la naïveté nous éclairent, c’est amplifier cette dimension de l’ici et maintenant du Théâtre.…
Cette création prolonge mon désir de collaboration artistique forte, après celles avec le chorégraphe et danseur Sylvain Groud pour Le pupille veut être tuteur de Peter Handke, Christian Carrignon et le théâtre d’objets pour Simplement compliqué de Thomas Bernhard.

Acteurs spectateurs d’Alain Simon   2007-2009

Acteurs Spectateurs aux Ateliers, février 2009


Une salle de classe avec une porte à droite du tableau, deux travées de circulation, une estrade, un bureau, une corbeille, un tableau noir, de la craie, un chiffon, un tampon effaceur…
Le Conseil général des Bouches du Rhône a permis dans le cadre de ses Actions éducatives la recréation en 2007 de l’adaptation d’Acteurs spectateurs pour 25 classes de collèges du département, la classe ayant été explicitement choisie comme le lieu scénique dans ce projet. Six classes du département en bénéficient en 2009.  En 2008, quatre représentations sont proposées au public au Collège des Prêcheurs à Aix-en-Provence en dehors du temps scolaire,  en mars 2009 elles l’ont été au Théâtre des Ateliers.
Présenter du théâtre sur le « théâtre », à partir de l’adaptation du texte Acteurs- Spectateurs, paru chez Actes Sud Papiers, est une proposition à la fois artistique et pédagogique : de même que connaître les règles d’un jeu nous amène à l’apprécier, le théâtre est un art qu’on goûte d’autant mieux que l’on prend conscience de ce qu’il met en œuvre, le corps, l’espace, le texte, la voix, les codes de jeu et toutes les conventions qui régissent les relations entre le spectateur et le plateau.  Nous souhaitons déclencher la curiosité des élèves sur cet art par les moyens d’un court spectacle suivi d’un atelier et le fait de vouloir le représenter dans la classe même, est important artistiquement : Nous aménageons l’espace avec les élèves pour en faire  le lieu où il va y avoir du « théâtre ». C’est l’occasion de réaliser que l’espace classe est déjà un lieu organisé pour favoriser l’échange entre l’enseignant et les élèves, et selon la configuration, les échanges des élèves entre eux. Le choix de notre aménagement tient compte de l’emplacement de la porte, de l’importance de l’entrée à gauche ou à droite, d’où vient le lumière… Nous délimitons des couloirs de circulation pour les acteurs, dans l’esprit du théâtre Nô.”

– Dans le cadre de Marseille Provence 2013 – Capitale européenne de la culture, Alain Simon crée

Alain Simon, Virginie Domény, les musiciens Jean-Luc Anton, Christophe Paturet, Daniele Schön.

l’événement Odyssée 2013, lecture intégrale et ininterrompue des douze mille vers de L’Odyssée d’Homère dans la traduction de Philippe Jaccottet par une chaîne de 115 lecteurs qu’il prépare dans 5 ateliers de Lecture à Voix haute au Théâtre des Ateliers et à la Bibliothèque Méjanes. Un troisième atelier est organisé avec Syméon Fieulaine à la Bibliothèque des Deux-Ormes au Jas de Bouffan. La lecture a lieu devant la Halle aux grains sur une estrade en forme de proue de navire de 18h jusqu’à 2 heures du matin, et se poursuit ensuite au Théâtre des Ateliers jusqu’à 8h36 du matin, devant encore 55 personnes. Pour soutenir cette lecture  il lui associe trois musiciens qui improvisent tout au long de la soirée, ainsi que les danseurs du Groupe Bernard Menaut qui proposent trois interventions sur la Place de l’Hôtel de Ville entre 18h et 2h du Matin.

En juillet 2016, pour le Festival d’Alba la Romaine, il met en scène Le Triiio de trois clowns internationaux, Gabriel Chamé, argentin, Heinzi Lorenzen, allemand et Alain Reynaud, français.

En février -mars 2019, il met en scène Dialogue, écrit à sa demande par échange de mails par les deux interprètes, Noëlie Giraud et Elyssa Leydet Brunel.

Alain Simon comédien

Dans Jacques le Fataliste de Diderot (m. en scène Christel Rossel) en 1987, Néronissime ou l’empereur s’amuse de Miklos Hubay (création en réseau, m. en scène J.-M. Broucaret et Renata Scant) en 1993, Dans la solitude des champs de coton de Koltès (m. en scène  Kristian Frédric) en 1994, Les guerriers   de Minyana (m. en scène Yves Borrini ) en 1995, et Les mots receleurs d’Alain Simon (m. en scène Régis Braun) en 1995. En juillet 2012, il joue dans La boite d’Adeline Picault, spectacle texte en main mis en scène par Michel Richard dans le cadre des 22èmes Soirées d’Été en Luberon : “C’est la première fois que je participais aux Soirées d’été en Luberon et j’ai apprécié de pouvoir défendre un texte inédit en mobilisant le travail d’acteur tout en ayant à lire. La lecture devient alors pour les spectateurs un signal de distance propre à révéler tout la théâtralité de l’œuvre”. En juillet 2016, pour les 26èmes Soirées d’Été en Lubéron, il joue  Échappement libre de Gilles Treton, esquisse théâtrale dirigée par Léa Carton de Grammont.

Dans ses propres mises en scènes :
Le journal d’un homme ordinaire
d’Alain Simon en 1988, Le Discours de la Méthode de Descartes en 1990, Dom Juan de Molière en 1991, La Physiologie du Mariage de Balzac  en 1992, Stanislavski ou le travail de l’acteur sur lui-même de Stanislavski en 1997, L’ingénieux hidalgo don Quichotte de la Manche de Cervantès en 1999, Requiem, une hallucination d’Antonio Tabucchi en 2000, Fin de Partie de Samuel Beckett en 2001, Le Pupille veut être tuteur de Peter Handke en 2002, Manque de Sarah Kane en 2003, Le Drame dans la langue française de Valère Novarina en 2005, Simplement compliqué de Thomas Bernhard en 2007, Tout le monde est une déception totale de John Giorno en 2009 , “Je pense donc je suis”- Le discours de la méthode de René Descartes en slam en 2010, Voyage sur place d’Alain Reynaud en 2011, Le Lit d’Alain Simon en 2011-12 et presque Tout l’Univers de Christian Carrignon en 2013

Simplement compliqué

Simplement compliqué

Simplement  compliqué de Thomas Bernhard, création  2006 -07

“J’ai travaillé ce rôle comme celui d’une personne absolument lucide, dont le délire est comme chez l’artiste la tentative de coller au réel et de s’approcher d’une vérité complexe et chaotique. Et je souhaite montrer ce moment d’hyper lucidité comme une jubilation théâtrale. Christian Carrignon a travaillé sur le parcours du personnage dans sa relation aux objets et au lieu. Il apporte cette dimension essentielle pour moi, celle d’une présence de l’écriture scénique qui ne soit pas entièrement subordonnée au texte”.

Alain Simon et John Giorno 18 02 2009

Alain Simon et John Giorno 18 02 2009

Tout le monde est une déception totale de John Giorno, création février 2009.

« Ce sera cette saison une première étape du travail sur ce texte de John Giorno qui, par la dépense à laquelle il nous invite, met la communauté des acteurs et des spectateurs dans la nécessité d’une autre posture, modifiant l’interaction entre jeu et public. Je suis heureux pour cette création de travailler avec les danseurs Emma Gustavsson et Leonardo Centi qui avec les comédiens entrecroiseront “corps parlant et corps dansant” »

« Je pense donc je suis » – Le discours de la méthode de Descartes en slam, création mars 2010, reprise au Festival Off d’Avignon 2010, et au Théâtre 140 de Bruxelles les 4, 5 et 6 novembre 2014

Centre Européen de la Poésie, Avignon 0ff 2010

“A l’époque où internet permet à chacun de se perdre avec plaisir dans un labyrinthe d’informations qui s’enchaînent au hasard des clics de souris et des liens, à l’époque du copié-collé, la méthode que propose Descartes est d’une étonnante actualité. Penser par soi-même et surtout faire du doute l’outil pour évaluer toute chose sont devenus aujourd’hui indispensables.
J’ai eu envie en 2010 de me confronter de nouveau à ce texte, mais dans une forme radicalement différente, plus en conformité avec le projet artistique que je développe depuis plusieurs années, celui du théâtre de la parole limite. Le slam met le texte au centre, convoque la poésie, avec virtuosité dans une langue étudiée, presque savante. Pour un peu, le slam réinventerait l’alexandrin comme moyen d’expression.
« Slamer » Le discours de la méthode  m’apparaît être une évidence. Descartes n’a-t-il pas écrit en français et non en latin comme il était d’usage à l’époque, pour s’adresser à tous ? Et emprunter ce moyen d’expression populaire pour transmettre Le discours de la méthode me semble une démarche fidèle au dessein de Descartes.
Douter ce n’est pas être austère. Descartes jubile de penser, s’exalte à comprendre et atteint la transe en s’attaquant comme un chevalier à tous les préjugés. Il est de l’époque des conquistadors, guerriers ou savants qui tous partaient à la découverte de nouveaux espaces, ceux des continents comme ceux du savoir et de la pensée. Il y a de l’épopée là-dedans. “Alain Simon

Voyage sur place d’Alain Reynaud, création 2011, le 19 février à La Cascade-Maison des Arts du Clown et du Cirque, et au Théâtre des Ateliers le 10 mars 2011.

Voyage sur place“Avec Voyage sur place, je suis heureux de continuer le parcours artistique commencé avec Alain Reynaud en 2008 avec Paysage sur Surveillance de Heiner Müller. Voyage sur place est un travail sur la mémoire, sur l’enfance d’un clown dans une petite ville d’Ardèche, Bourg-Saint-Andéol, sur la revisitation du passé à travers un destin artistique, en y décelant a posteriori et avec amusement toutes les phases prémonitoires. Je suis heureux également de permettre ce singulier projet d’écriture qui part de l’improvisation orale pour arriver au récit, à l’épique, en définitive au théâtre qui est toujours la mise au présent du passé.  Avec Voyage sur place nous aborderons avec l’humour du clown mais aussi sa tendresse, l’importance de l’enfance et des êtres qui la traversent et en tout premier lieu des parents ! “Alain Simon

Ce spectacle tourne depuis sa création dans les régions PACA, Rhône-Alpes et Midi Pyrénées. Il a été donné en 2012 au Théâtre Gérard Philippe de Suresnes, en 2014 au Théâtre du Prato à Lille et en Région Rhône Alpes et repris en 2015 dans le cadre du diptyque au Théâtre des Ateliers en janvier et au festival Entre-Sort de Furies à Châlons en Champagne en février.

 

Alain Simon et le danseur Leonardo Centi.

Le Lit d’Alain Simon, chantier de création, créé le 1er décembre 2011, production du Théâtre des Ateliers. Le lit est un chantier de création autour d’un récit de fiction écrit en 2008 et que j’ai souhaité explorer librement sur scène en le confrontant à de nouveaux modes de relations avec les spectateurs, actions scéniques, atmosphères, images subliminales. Une ambiance sombre mais non tragique propre à favoriser le développement de l’imaginaire du spectateur.  Ma référence pour ce chantier est la méthode du Théâtre Workshop de Londres, créé par Joan Littlewood, avec qui j’ai eu la chance de travailler. Elle réunissait sur une période courte des acteurs, des plasticiens, des musiciens et autour d’un texte ou d’un thème, elle dirigeait un workshop qui aboutissait à des spectacles singuliers. J’ai déduit de cette expérience avec elle que tout spectacle devrait contenir les traces de la façon dont il avait été monté.

Et dans ce chantier pour lequel j’ai réuni des acteurs, un danseur, une photographe, des musiciens, je compte travailler dans cette intention. Le texte de départ est plus dense que le texte définitif de la représentation. Sa réduction constitue une partie importante du chantier, tel le travail du sculpteur qui enlève à chaque coup de ciseau un peu du bloc de pierre. Comme dans un vrai chantier, on apporte des matériaux, ici le texte du Lit, les moyens techniques du théâtre et on viabilise, on construit… Alain Simon

presque  Tout l’Univers de Christian Carrignon, création 2013  du Théâtre des Ateliers, le lundi 18 novembre 2013. Le titre de ce spectacle est inspiré de l’encyclopédie pour la jeunesse « Tout l’univers ». Séduisante par ses couleurs et la qualité de ses illustrations, elle rendait le monde à la fois dense et accessible à la connaissance. Avec Voyage sur place, ce spectacle forme un diptyque sur l’enfance d’artistes singuliers.

La fête de l’aviation

Après le travail de création avec Alain Reynaud qui donna le spectacle Voyage sur place, je me rappelai  que Christian Carrignon quelques années auparavant m’avait donné à lire le manuscrit presque Tout l’Univers. C’était le récit de son enfance dans une cité proche du Bourget, à Dugny. La différence d’écriture et la convergence du propos – les deux textes, celui d’Alain Reynaud  et celui de Christian Carrignon évoquant tous les deux une enfance dans un milieu populaire –  me donnèrent envie d’expérimenter le dispositif qui avait été si convainquant avec le premier spectacle : l’auteur qui dit son texte et l’acteur qui dit le texte de l’autre en se l’appropriant. La pudeur de l’auteur à être lui-même et l’enthousiasme de l’acteur à se prendre pour l’autre donnaient un mélange étonnant, porteur de « distanciation », effet d’étrangeté comme aurait dit Brecht, avec une jubilation communiquée au public – nous l’avons vérifié en présentant Voyage sur place partout, depuis les bistrots de l’Ardèche profonde jusqu’aux Scènes nationales. Dans presque Tout l’Univers, nous sommes dans l’inventaire, la liste, on sent l’admiration pour Georges Perec ! En même temps, le récit donne l’impression d’une mémoire que l’on pourrait presque qualifier de fictionnelle, tant l’écart entre le monde de l’enfance de l’auteur et le monde d’aujourd’hui semble important. Cette accélération temporelle, et le mode d’écriture donnent une vision à la fois étrange et drôle de cette cité ouvrière… Alain Simon

Sous  le signe du chien – Monologue 1 d’Alain Simon, création 2015-2016 du Théâtre des Ateliers le lundi 30 novembre 2015, avec Alain Simon et Mickaël Zemmit , musicien et comédien issu de la promotion 2011-12 de “La compagnie d’entraînement” à la guitare. Écrit selon une méthode d’écriture discontinue dans le propos et ininterrompue dans la forme, Sous le signe du chien – Monologue 1  est une chaîne de mots, évoquant images, pensées, embryon de réflexions philosophiques, fragments de vie, délires, visions, tentatives  pour l’auteur-acteur de retrouver l’instantanéité de la pensée, une performance de la parole correspondant à une envie irrésistible d’exhaustivité, en tentant frénétiquement de rendre compte de la densité du réel ! L’interrogation première et dernière se pose sur l’art, le sens du sacré. « Qu’est-ce qui pouvait bien motiver ces hommes (préhistoriques) pour, au-delà de leur peur du noir, enfouir leur art pariétal si profond dans la terre ? ». Enfouis dans les méandres de la mémoire, les souvenirs affleurent, se reconstruisent, empruntent aux paperolles proustiennes, évoquent au sens premier du terme tout un univers. L’enfance offre son regard, le filtre du temps apporte sa distanciation, tendre et ironique. Alain Simon n’est pas seul sur scène pour cette lecture. Le monologue se double de la guitare et des mots en écho de Mickaël Zemmit. Le duo aussi est improvisé, jouant des coïncidences et des associations, avec une inventive et intelligente complicité. La musique n’est pas posée sur les mots, mais dialogue avec eux, offre un contrepoint, accorde un supplément de sens, dessine les contours de cette rêverie. Les lumières de Syméon Fieulaine baignent l’ensemble avec une délicate poésie… Maryvonne Colombani, Zibeline  décembre 2015.

Jaloux de Dieu – Monologue 2 d’Alain Simon, création 2016-17 du Théâtre des Ateliers le samedi 25 mars 2017. Après le premier monologue Sous le signe du chien,  Alain Simon continue son travail d’écriture sur la parole limite en s’inspirant de l’improvisation, une écriture au fil de la pensée avec comme règle l’association d’idées. Jaloux de Dieu pourrait être le sentiment qui anime l’artiste de recréer le monde non pas à son image mais conforme au regard singulier qu’il porte sur lui. Dans l’interprétation  de ce deuxième monologue, Alain Simon cherche avec le concours artistique de Jeanne Alcaraz et Mickaël Zemmit à échapper au réalisme que, sous l’influence du cinéma, le théâtre pratique souvent en mettant en avant le ton naturel qui nous coupe de la langue et de l’accent du pays théâtre.  Monologue 2, Jaloux de Dieu, une nouvelle performance d’Alain Simon - Zibeline“En un cheminement à l’imparable logique, ce virtuose du langage nous conduit du thème de la « médiation et sécurisation » (premiers mots du Monologue) au portrait de la femme de Cézanne ! Entre temps, nous sommes passés par l’aéroport de Rome, les autoroutes d’Hitler, la garnison de Toul, avons croisé une foule de personnages, du coiffeur à Van Gogh, évoqué situations et souvenirs, micros évènements qui constituent l’existence, deuils, joies, par le biais d’anecdotes, de récits, mélange du sublime et du futile… goût pour les paradoxes, depuis celui d’un titre glané, Paroles sur le mime d’Etienne Decroux, aux remarques qui allient poésie et dérision, « l’ombre doit être un flirt avec le soleil »… Définir les grands élans, fascination, frustration, échecs, succès, lois des convenances, jeu des écarts, magique liberté… conquête de l’innocence qui autorise une appréhension neuve et sereine du monde, ébauche d’un art du bonheur : « celui qui en forêt ne connaît pas le nom des arbres peut jouir pleinement de sa promenade »… L’art poétique se précise avec le portrait de la mère de Cézanne, la rêverie sur le point de vue sur le détail qui noie l’essentiel… il faut alors s’efforcer de « faire comme les peintres, cligner des yeux pour perdre le détail des choses qui masquent les formes en entretenant entre elles des relations faussées par leur utilité ». Le tout s’emporte, baigné des lumières de Syméon Fieulaine, aux sons de la subtile guitare de Mickaël Zemmit, les modulations inventives de Jeanne Alcaraz, contrepoint de chœur antique… Humour, ironie, profondeur, se conjuguent avec aisance dans cette performance acrobatique qui sait si bien lire les remuements de l’âme humaine.” Maryvonne Colombani, Zibeline juin 2017

Aimer aimer Monologue 3 d’Alain Simon, création 2017-2018 du Théâtre des Ateliers le vendredi 23 mars 2018, mise en scène Alain Simon assisté de Gilles Jolly, avec la collaboration artistique d’Emmanuelle Simon, artiste chorégraphe en partenariat avec la Fabrique de la Danse. avec Jeanne Alcaraz, Elyssa Leydet-Brunel, Alain Simon et Mickaël Zemmit. Aimer aimer est là encore la tentative d’appliquer à l’écrit les techniques d’improvisation où les ruptures dans le récit sont la règle, non pas pour changer de propos mais bien au contraire pour suivre le fil de la pensée ! Mais au contraire des deux autres, ce troisième monologue s’inscrit dans un enclos thématique, celui de l’amour, qui lui donne l’apparence d’une conférence étrange, car les quatre acteurs musiciens chanteurs tentent de comprendre les différence entre être amoureux et aimer, pourquoi on peut être seul à deux dans le couple, la fusion amoureuse dans la rencontre, la passion mais aussi les affres de la séparation, l’amour des grands parents, des enfants, l’amour des fleurs… Tout en développant le parler chanté et le récitatif, le traitement artistique fait une large place à la musique, au chant choral, à la chorégraphie qui s’ajoutent à la discontinuité du récit dans la quête d’une totalité de notre perception. » Alain Simon

 


En direction du Jeune Public,

Alain Simon initie en 1994 l’opération Lecture Plus, qui permet de proposer aux enfants une mise en théâtre à partir d’un conte à l’aide d’accessoires simples et dans un jeu alternant narration et interprétation de personnages, et surtout, et c’est là sa singularité, Lecture plus propose un spectacle où les enfants sont actifs  non seulement en répondant aux questions des comédiens, mais aussi en comprenant  comment leur imaginaire est sollicité par les formes scéniques qui se construisent devant eux. Et aussi en étant invités sur le plateau, dit Alain Simon, “à entrer dans l’image avec leurs corps et leurs voix, de façon qu’ils puissent ajouter à leurs sensations visuelles et auditives des sensations tactiles : pénétrer dans l’espace scénique, alors que la convention l’a mis dans  le statut de spectateur,

est pour l’enfant l’expérience d’une métamorphose, et le passage de la salle à la scène possède l’enjeu émotionnel d’une transgression, du franchissement d’une frontière”. Depuis 2016, les enfants ne sont plus invités à découvrir l’univers des contes d’un pays, mais celui d’un auteur, Rudyard Kipling en 2016-2017 avec des Histoires comme ça,  des contes d’Andersen en 2017-2018 et trois contes de Grimm en 2018-2019.

A la fin de la saison 2018-2019, 101 contes auront ainsi été présentés aux enfants par l’équipe du Théâtre des Ateliers. Tous les mois d’avril, la création du spectacle est confiée à “La compagnie d’entraînement”. Depuis 2007, grâce à un partenariat avec la Ville d’Aix dans le cadre de l’Éducation Artistique et Culturelle, les élèves de classes primaires viennent assister à 3 représentations dans l’année scolaire, suivies d’échanges avec les comédiens, et reçoivent  ainsi une véritable initiation au théâtre. depuis 2017, la troisième séance est consacrée à la mise en scène des enfants soit d’une partie d’un des deux contes auxquels ils ont assisté, soit de leur projet de classe.
Dans le cadre du Festival Jeune Public, organisé chaque automne par  le Centre Culturel pour l’Enfance et la Jeunesse de 1997 à 2000, il a créé chaque année un spectacle pour enfants avec de jeunes comédiens ; spectacles adaptés de contes de Grimm : Celui qui partit pour apprendre l’épouvante en 1997, Le conte cruel d’Alice en 2000, ou d’Homère L’Iliade et l’Odyssée : de la Colère d’Achille au voyage d’Ulysse en 1998, ou dont il est l’auteur : Trois enfants sous la Gouttière en  1999.

Pédagogue,

Alain Simon crée en octobre 1995 une compagnie de formation associée, “La compagnie d’entraînement”, afin de permettre à dix élèves comédiens de s’insérer dans le milieu artistique professionnel grâce à un travail d’un an de création, d’essais et de recherches en relation avec le public d’un théâtre implanté, en privilégiant le travail en compagnie. Depuis 2000, chaque promotion est associée à un auteur contemporain dont les textes l’accompagnent tout au long de la formation et qu’elle rencontre au cours d’un séminaire de trois jours avant de créer une de ses pièces en juin. Avec “La compagnie d’entraînement”, Alain Simon a créé tous les ans en avril un conte pour enfants dans le cadre de Lecture Plus , et tous les ans en juin pour 8 représentations une œuvre de l’auteur contemporain associé à chaque promotion :

Quai Ouest de Bernard Marie Koltès en 1996, Intervalles, texte écrit par les comédiens en 1997, Chœur Final de Botho Strauss en 1998, Pièces de Guerre II – La furie des nantis, d’Edward Bond en 1999, L’amour dans une usine de Poissons d’Israël Horovitz en 2000, Pièces de Philippe Minyana en 2001, d’Emmanuele delle Piane en 2002, La brûlure d’Hubert Colas en 2003, Nefs et naufrages d’Eugène Durif en 2004, Une belle journée de Noëlle Renaude en 2005, Dialogues d’esclaves de François Cervantès en 2006, Le Langue-à-Langue des chiens de roche de Daniel Danis en 2007,

Extrêmophile , juin 2017

Vous êtes tous des fils de pute de Rodrigo Garcia en 2008,                Toute la vie de Pascal Rambert en 2009, Les Dingues de Knoxville de Joël Jouanneau en 2010, Variations sur la mort de Jon Fosse en 2011, D’entre les morts de Jean-Pierre Siméon en 2012, Chrysippe de Dimitris Dimitriadis en 2013, Soudaine timidité des crépuscules de Frédéric Sonntag en 2014, Skinner de Michel Deutsch en 2015. Immatériel de Dieudonné Niangouna en 2016, Extrêmophile d’Alexandra Badea en 2017, Reconstruction(s) de Guy Régis Junior en 2018, Loin d’eux de Laurent Mauvignier en 2019, Des Hommes qui tombent (Cédric, captive des anges) de Marion Aubert en 2020, La Femme cible et ses 10 amants de Matei Visniec en 2021, Portait d’une Sirène – trois contes,  Pauline Peyrade en 2022, Les Célébrations ou le brouhaha des retrouvailles de Mariette Navarro en 2023

Portrait d’une Sirène, juin 2022

 Depuis 2000, l’auteur associé vient faire travailler les élèves au cours d’un séminaire de trois jours, précédé de la présentation publique des travaux de recherche sur ses textes et d’une rencontre avec le public.

 

Les Célébrations, juin 2023

  _______________


Partenaire artistique de l’Option Théâtre du Lycée Paul Cézanne d’Aix-en-Provence, Alain Simon organise chaque année la Semaine de l’Option : les trois niveaux présentent tous les jours à 18h, 20 h et 22 h  les textes de l’auteur au programme. Près de 500 spectateurs assistent chaque année à ces travaux d’élèves.

“En organisant cette semaine de l’option autour de l’œuvre d’un auteur contemporain, nous voulons favoriser la rencontre du public adolescent avec les élèves de l’option théâtre dans leur démarche d’expérimentation du théâtre contemporain. Ces travaux présentés par des adolescents à d’autres adolescents sont l’occasion pour eux de constater dans le répertoire théâtral d’aujourd’hui des thèmes et un langage qui les concernent”.

Les Ateliers publics : Depuis 1978, Alain Simon dirige tous les mardi de 18h30 à 20h un Atelier Public gratuit de sensibilisation au théâtre qui permet aux participants de « toucher » au théâtre par de courts exercices, démonstrations et commentaires, de développer leur acuité en prenant conscience des règles du théâtre qu’ils deviennent ainsi plus à même d’apprécier et de pratiquer. Certains ateliers sont consacrés à l’œuvre d’un auteur en rapport avec les propositions de création et de programmation du Théâtre des Ateliers, et en partenariat avec le Centre National des Écritures du Spectacle.

En juin 2010, Alain Simon dirige 2 ateliers de lecture en public dans le cadre de l’opération  A Vous de Lire, et en novembre  2010, pour le bicentenaire de la Méjanes, 4 ateliers « comment lire en public » pour les abonnés de la bibliothèque qui lisent le dimanche 22 novembre un extrait de leur livre préféré.

2 mai 13 : dernier atelier de préparation à l’Odyssée 2013

En mars et avril 2013, il dirige 5 ateliers de lecture à voix haute au Théâtre des Ateliers et à la Méjanes en préparation à l’événement  Odyssée 2013 du 3 mai 2013

Alain Simon dirige également des stages dans le cadre de la formation continue.


Alain Simon lecteur

Alain Simon participe à de nombreuses lectures publiques dans le cadre des Écritures Croisées à la Bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence (en particulier Fragments d’un discours amoureux de Barthes, Vers une intégrale de Don Quichotte – premier livre de Cervantès dans la traduction d’Aline Schulman, avec Jean-Marie Broucaret, du Théâtre des Chimères de Bayonne en janvier 1999, lecture reprise à Bayonne en octobre suivant, Requiem Une hallucination de Tabucchi en mai 2000), mais aussi  au Théâtre des Ateliers avec Le drame et la musique de Paul Claudel en 1997, La République expliquée à ma fille de Régis Debray en 2000. En 2001, il lit Cathédrales de France de Rodin à Aix-en-Provence et à Viviers (Ardèche). En 2007, dans le cadre de l’année Cézanne, il lit Les Lettres sur Cézanne de Rainer-Maria Rilke dans plusieurs villes, à l’Atelier Cézanne,

“Les Lettres sur Cézanne” à l’Atelier Cézanne 20 juillet 2006

au Musée Granet, au Théâtre des Ateliers  le jour anniversaire de la mort du peintre. En octobre 2008, dans le cadre de la Fête du Livre consacrée à Salman Rushdie, il lit aux Ateliers Franchissez la ligne. Pour l’opération A vous de Lire, initiée par le Ministère de la Culture et organisée par Les Écritures Croisées, il lit des extraits de La Montagne de l’Âme, de Gao Xingjian le 27 mai 2010 à la Bibliothèque Universitaire de l’Université de Provence, en présence de l’auteur, et le 28 mai à la Bibliothèque des 2 Ormes.

Pour la Fête du Livre 2010, consacrée à un hommage à Stéphane Hessel, il lit le 2 octobre des extraits de Danse avec le siècle dans la salle de lecture de la Bibliothèque Méjanes.

au Centre Gulbenkian, 23 XI 2010

Le 23 novembre 2010, il lit avec Jean-Marie Broucaret la première partie du Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa au Centre Culturel Portugais Calouste Gulbenkian avenue d’Iéna à Paris.

Le 26 janvier 2012, pour le 30ème anniversaire des Écritures Croisées, il lit à l’Amphithéâtre de la Verrière des

avec Agnès Régolo et Annie Terrier

textes extraits du livre Écritures Croisées, Parcours raisonné dans les littératures du monde.
Le 29 et le 30 juin 2013, il lit des extraits de la Divine comédie de Dante sur l’île du Frioul,

dans le cadre de P.H.O. Festival Marseille 2013 Off, lecture ambulatoire bilingue avec la comédienne Antonella  Gerratana, ancienne élève de “La compagnie d’entraînement”.

Lors de la venue de Mo Yan en septembre 2014 à Aix-en-Provence où il est reçu Docteur Honoris Causa, Les Écritures Croisées invitent Alain Simon à la rencontre organisée à l’Amphithéâtre de la Verrière le 18  septembre. Il lit des extraits du Grand Chambard.

Le Grand Chambard, 18 septembre 2014

“Des exemples de la verve de l’écrivain étaient lus par Alain Simon, avec une pertinence intelligente et sensible. Le grand chambard réjouissait ainsi de sa truculence un public nombreux et conquis”. Maryvonne Colombani, Zibeline web octobre 2014.

La fabrique de l’éphémère : vendredi 21 novembre 2014 au Bois de l’Aune. Sous la direction de Blandine Masson, Alain Simon participe avec trois autres comédiens à une lecture de textes d’Hervé Guibert. Il lit L’image fantôme. “Chacun prendra en charge un livre. Les lectures respectueuses savent à la fois s’effacer et rendre l’esprit qui anime les textes, poésie, profondeur, fausse superficialité parfois, tendresse infinie, finesse d’observation, de soi des autres, comme un scalpel acéré, humour aussi, capacité féroce de distanciation… On entendra tour à tour le roman-photo Suzanne et Louise, l’effeuillage aléatoire du Mausolée des amants, un bouleversant et délicieux extrait de L’image Fantôme, enfin des passages d’une inoubliable intensité du Protocole compassionnel“. Maryvonne Colombani, Zibeline web novembre 2014.

Le 9 mars 2016, dans le cadre de la manifestation Limites Limites… organisée par Perspectives Art contemporain, Alain Simon lit au musée des Tapisseries de larges extraits du Cri du sablier de Chloé Delaume.

Cri du sablier“De larges extraits du texte d’autofiction,  Le Cri du Sablier ont été magnifiquement servis par la lecture qu’en a donné le comédien et metteur en scène du Théâtre des Ateliers, Alain Simon.
La lecture précédée d’une présentation de l’auteure et de son œuvre par Michel Bertrand professeur de littérature contemporaine à l’Université d’Aix, a touché le public et suscité de nombreuses questions dans le débat qui a suivi.  Questions à propos de l’écriture aussi travaillée qu’ un poème en prose. Question autour de  la mise en voix du texte par Alain Simon, qui laissait penser que le texte pourrait donner lieu à des adaptations théâtrales…  ”  Blog de Florence Laude

___________________________________________________________________

Les Veilles Théâtrales
Alain Simon invente en 2005 aux Ateliers les veilles théâtrales : « des comédiens se relaient, sans discontinuité, pour lire à une ou plusieurs voix l’intégrale du texte… Comme pour Shéhérazade, la parole tout le temps que dure la nuit repousse la tragique échéance. L’acteur est un veilleur dans la cité. Même ceux qui ne vont pas au théâtre sont concernés par le fait qu’il est un lieu du jeu où des textes sont dits à haute voix, la haute voix du théâtre qui rend la chose dite incontournable ». Il lit avec 6 comédiens l’intégrale du Théâtre des Paroles de Novarina au printemps 2005,  En crabe de Gunther Grass lors de la Fête du Livre de 2005 avec Agathe Rouillier, Le Neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard en 2006 avec Jean-Marie Broucaret, Climat de Peur de Wolé Soyinka, avec Christian Carrignon dans le cadre de la Fête du Livre 2007, et Le livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa avec Jean-Marie Broucaret en 2008, reprise à Bayonne au festival des Translatines en octobre 2009, Picasso l’écrivain. avec Jean-Marie Broucaret en novembre 2009,  Voyage sur place de et avec Alain Reynaud en décembre 2009,  Le Théâtre et son double d’Antonin Artaud en novembre 2010 avec Alice Chenu et Romain Girard, les illustrations sonores et vidéos de Maxime Potard et la participation depuis New York de Dan Thorens grâce à Skipe. Dans le cadre de la Fête du Livre 2011, il lit avec Jean-Marie Broucaret l’intégrale de L’instinct d’Inez de l’écrivain mexicain Carlos Fuentes, avec les parenthèses sonores  de Gilles Jolly. Pour la Fête du Livre “bruits du Monde” 2012, il lit Macau d’Antoine Volodine et demande à Romain Girard de créer l’univers sonore et visuel de la lecture. Le 30 novembre suivant, il lit Presque tout l’univers de Christian Carrignon avec l’auteur.

Le livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa est lui aussi un texte qui déplace notre regard. Son pessimisme récurrent nous laisse paradoxalement dans un état de bien-être. La recherche sans concession de la vérité dont il témoigne, la lucidité érigée en art de vivre, nous font réaliser que comprendre est joyeux. Nous invitons les spectateurs à plonger dans l’univers singulier de cette œuvre de Pessoa. Pour cette cinquième veille théâtrale je retrouve Jean-Marie Broucaret avec qui j’ai déjà lu Le neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard il y a deux ans”.

 

Voyage sur place : Alain Reynaud a joué dans la création 2008 du Théâtre des Ateliers Paysage sous Surveillance de Heiner Müller. Depuis sa collaboration avec le Théâtre des Ateliers

s’est poursuivie autour de la thématique  d’un clown confronté au texte. Après plusieurs séance d’improvisation enregistrées sur le thème de son enfance à Bourg-Saint-Andéol, le texte de Voyage sur place a été établi. Il sera lu dans son intégralité au cours de la veille du 4 décembre. Que tout se passe au sein de cette petite ville d’Ardèche crée une  similitude avec le théâtre où l’on fait d’une scène de quelques mètres carrés un lieu de résonance, de convergence d’énergies, d’échanges et de tensions. Et dans cet espace réduit, on a accès à l’universel. Cette veille théâtrale devrait être le premier moment de la création 2011.

Le théâtre et son double :  d’Antonin Artaud : Antonin Artaud est né à Marseille en 1896. L’appel qu’il avait lancé à un changement radical de l’exercice même du théâtre allait soulever des échos de plus en plus profonds à travers le monde. Rarement dramaturge a à ce point influencé le théâtre d’aujourd’hui sans proportion avec ce qu’il a pu mettre en pratique de son théâtre durant sa vie – il est mort en 1948. Dans Le théâtre et son double, Antonin Artaud écrit que la représentation doit redevenir un acte unique et dangereux, comédiens et spectateurs ne peuvent à aucun prix en  ressortir intacts… Il met le metteur en scène au centre de la création théâtrale, décrétant que celui-ci est le véritable auteur. Si l’acteur reste au centre parce que  tout passe par lui, « un athlète du cœur » dit-il, il est l’instrument de l’artiste metteur en scène. Quant au texte, Artaud le considère comme une réalité distincte qui s’impose à la manière d’une donnée physique sans mériter de respect particulier : en finir avec les chefs-d’œuvre… Alain Simon

L’instinct d’Inez de Carlos Fuentes, le 14 octobre 2011  dans le cadre de la Fête du Livre

Alain Simon et Jean-Marie broucaret, 14 X 2011

et en partenariat avec Les Écritures Croisées. Alain Simon et Jean-Marie Broucaret dans une lecture de 4 heures rendent avec la complicité qui les unit depuis l’aventure de Don Quichotte toute la puissance poétique et onirique du roman de Fuentes,  récit d’une passion impossible entre le célèbre chef d’orchestre Atlan Ferrara et la cantatrice Inez Prada qui ne se rencontrent que 3 fois lors de la production de La damnation de Faust d’Hector Berlioz, alors qu’ Inez est hantée par le destin tragique d’une femme ayant vécu à l’aube de l’humanité… Cette lecture a été reprise dans le cadre des Translatines de Bayonne, en coproduction avec le Théâtre des Chimères de Biarritz le 16 octobre.

Macau d’Antoine Volodine le 19 octobre 2012 dans le cadre de la Fête du Livre “Bruit du Monde”et en partenariat avec Les Écritures Croisées.   Alain Simon lit ce texte qui  révèle en quarante-neuf brefs chapitres l’ampleur singulière de l’univers d’Antoine Volodine. Le Livre d’Antoine Volodine contient des photos, nous avons choisi de leur substituer un univers sonore et visuel proposé par Romain Girard. L’auteur assiste à la lecture et dit son admiration pour le lecteur et le musicien.

Le vendredi 30 novembre 2012, Presque tout l’Univers de Christian Carrignon, directeur du

Christian Carrignon et Alain Simon, 30 XI 2012

Théâtre de Cuisine et spécialiste du théâtre d’objets,  est la première partie d’un chantier de création dont le processus rappelle celui de Voyage sur place d’Alain Reynaud et avec celui-ci. Cette lecture de plus de quatre heures d’un texte sur l’enfance de l’auteur dans une cité proche du Bourget, Dugnies, est le prélude à une adaptation et une mise en scène du texte par Alain Simon, qui l’interprètera avec Christian Carrignon en novembre 2013. Presque tout l’Univers sera la création 2013 du Théâtre des Ateliers

Emma Gustavsson et Alain Simon

Au cœur du cœur d’un autre Pays d’Etel Adnan. le 19 octobre 2013, dans le cadre de la 30ème Fête du Livre, “de la méditerranée à la Baltique – itinéraire de nos mémoires”. Lecture à deux voix par Emma Gustavsson et Alain Simon. Comme le livre est traduit de l’anglais, Alain Simon veut faire bénéficier le public de la musicalité du texte original et Emma Gustavsson en donne des passages dans cette langue. Écrit sur un retour à Beyrouth après une longue absence, va-et-vient entre New-York et Beyrouth en courts paragraphes autour de mots-titres qui mêlent mémoire et présent, le livre s’achève par un saisissant chapitre sur les bouleversements qu’entraîne dans la vie et la pensée d’Etel Adnan le déclenchement de la seconde Guerre du Golfe.

Samedi 7 décembre 2013  Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. Cette lecture a

Alain Simon et Jean-Marie Broucaret

duré 18 heures avec des interruptions toutes les heures et demie, tous les deux chapitres du livre ! Pour les spectateurs  qui  ont entrepris cette aventure  avec les deux lecteurs Jean-Marie Broucaret et Alain Simon, c’est une expérience  unique, dans le sens de ce qui n’a jamais été fait, et dans le sens de mémorable. Gabriel Garcia Marquez et ses ayant-droit donnent très rarement l’autorisation de représenter sous forme de lecture ce chef d’œuvre de la littérature mondiale. Pourtant cette année le Théâtre des Ateliers et le Théâtre des Chimères de Bayonne ont obtenu l’autorisation exceptionnelle de faire cette lecture intégrale qui a d’abord eu lieu en octobre au festival les Translatines  de Bayonne. C’était la treizième veille théâtrale du Théâtre des Ateliers et la cinquième à lire ensemble pour les deux comédiens.

A Simon et J.-M. Broucaret, 18 octobre 2014

 Le 18 octobre 2014, dans le cadre de la Fête du Livre consacrée à Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature en 2010, Alain Simon et Jean-Marie Broucaret proposent pour la 14e Veille Théâtrale du Théâtre des Ateliers la lecture de Lettres à un jeune romancier. 12 lettres écrites à un interlocuteur probablement fictif dans lesquelles Mario Vargas Llosa expose sa conception de la littérature et du roman. Thème qu’il a abondamment repris au cours des rencontres à l’amphithéâtre de la Verrière.

veille Mankell

Alain Simon et Agathe Rouillier

Le 10 octobre 2015, dans le cadre de la Fête du Livre consacrée à Henning Mankell, Alain Simon et Agathe Rouillier lisent pendant huit heures Les chaussures italiennes, roman qui nous entraîne dans une petite île de la baltique prise par les glaces cinq mois de l’année, qui parle de solitude et d’humanité,  de la vie et la mort. Cette veille de Mankell a été un moment de rêves et de réveils étonnant, vous m avez embarqué dans une histoire que je ne pouvais pas quitter. Merci à tous les deux. (Michel Morin)

Le 3 novembre 2016, Alain Simon et Jean-Marie Broucaret lisent  l’intégrale de Malaise dans la civilisation de Sigmund Freud. Il y a quelques années, j’invitais Jean-Marie Broucaret à lire ce texte de Freud. Convaincus tous les deux de son intérêt, nous envisagions alors de lire l’intégralité de ce texte dans le cadre d’une Veille théâtrale. Ce projet se réalise cette saison, dans un contexte qui lui donne encore plus d’intérêt ! Nous avons cru à l’irréversibilité du progrès et nous voyons à la lumière de cette crise que le vernis civilisationnel est fragile ! Freud nous invite à prendre en compte notre part archaïque qui si elle est par trop négligée risque de nous imposer le resurgissement de dérives barbares…  A. Simon

Le 14 octobre 2017, C2017 Bruits du monde, et en partenariat avec les Écritures Croisées, pour la 17ème Veille Théâtrale du Théâtre des Ateliers, Alain Simon demande à la comédienne Noëlie Giraud de lire avec lui l’intégralité de 5 des nouvelles du recueil Là-haut vers le Nord de l’auteur canadien Joseph Boyden. Pour connaître un pays, on peut bien sûr y aller, on peut se documenter en lisant des livres d’histoire et de géographie, mais on peut aussi faire appel à la littérature. Eh bien, la lecture des nouvelles écrites par Joseph Boyden 

Minuit, fin de la Veille théâtrale…

m’a  précipité dans l’univers du Canada, sans crier gare, je dirais presque avec brutalité. Loin des guides touristiques, mon imaginaire  s’est déclenché sur ce pays avec ses lacs, ses forêts, ses loups, ses ours, ses oies sauvages, ses huttes de sudations, ses motos-neiges, ses indiens, la violence des rapports entre ses habitants dispersés dans cette nature infinie, l’alcool, la police tribale, ses réserves et ses parcs naturels…Et le style d’écriture de Joseph Boyden m’a semblé ne faire qu’un avec les paysages physiques et humains  de ses nouvelles. J’ai retrouvé dans Là-haut vers le Nord le mystère que je projetais enfant dans la période du Moyen Âge, avec là aussi ses forêts profondes et ses légendes. La Fête du Livre  nous permet une fois encore de nous immerger dans une  littérature inédite. Alain Simon

Le 11 octobre 2018, dans le cadre de la Fête du Livre consacrée à Orhan Pamuk et en partenariat avec Les Écritures Croisées, c’est avec Syméon Fieulaine qu’il lit pendant 155 minutes Cette Chose étrange en moi.  ” Le texte se partage avec son complice Syméon Fieulaine, en une esthétique de la surprise qui empêche toute monotonie, passages aux longueurs aléatoires, dialogues narrés ou joués à deux, exhibition de larges étiquettes au nom des protagonistes lorsque le récit est pris en charge par l’un d’entre eux dans ce texte aux points de vue multiples. (…) La vie dense et fourmillante d’Istanbul de 1968 à 1982 (pour la partie lue ce soir-là, mais le roman nous conduit jusqu’en 2012) prend chair, animée de la vivacité des voix des lecteurs, qui ajoutent aux mots leur intelligence, en font ressortir la subtilité. « Plus on entre dans la lecture, plus on s’oublie, on a l’impression que l’auteur est à côté de nous, et nous parle… Le rythme profond du texte émerge, et nous emporte dans sa cadence » confie Alain Simon. ” Maryvonne Colombani, Zibeline n° 8, en ligne le 28/10/ 18

En  mars 2019, à l’occasion de la parution de Monologues aux éditions Rouge Profond, il lit  du 12 au 15 mars les 4 Monologues dont 3 avaient fait l’objet des créations 2016, 17 et 18,  Sous le signe du chien, Jaloux de Dieu et Aimer aimer. Le quatrième, Paule étant inédit.

En octobre 2022, pour la Fête du Livre sous le signe de Bruits du Monde, il confie la lecture du Carnet de mémoire coloniales  d’Isabela Figueiredo  à Noëlie Giraud, lui-même lisant les interventions du père dans le texte.  “Le titre de prime abord n’invite pas à la fête, mais la lecture de l’histoire de cette petite fille grandissant dans un Mozambique colonisé est joyeuse comme chaque fois que la littérature s’attaque au réel, avec la vérité sans fard de l’autrice. L’auteur nous livre ses observations d’enfant et son histoire profondément liée à celle de son père, un être aimé et aimant qui est néanmoins l’archétype du colon raciste sexiste et violent.” A. Simon

 ___________________________________________________________________

Les Improvisées

En 2014-2015, Alain Simon invente « Les improvisées », nouvel espace pour bâtir librement cinq lundis dans la saison des soirées autour de thématiques,  d’invités, de textes, soirées  dont la forme et le contenu font largement appel à l’improvisation.

Le 10 novembre, pour la première Improvisée, Joubert 14, Alain Simon réunit 10 membres de sa famille, dont Guy Simon et Jérôme Simon, eux aussi professionnels du théâtre, pour la lecture du journal de bord que son grand-père René Joubert, artilleur, a tenu sur le front pendant les deux premiers mois de la Guerre de 14. à la fin de la lecture, Emmanuelle Simon et Marie Simon, danseuses et arrières petites filles de René Joubert enchaînent sur une proposition chorégraphique sur une bande son de leur cousin Etienne Simon. Alain Simon conclut la soirée par la lecture d’un texte écrit pour son grand-père, Papé.

Le 17 novembre Improvisée n°2 : Jean-Marie Broucaret et le Théâtre des Chimères. Jean-Marie Broucaret est présent à trois titres au cours de ce premier trimestre – co-lecteur de la Veille théâtrale consacrée à Vargas Llosa, metteur en scène de Elles s’appelaient  Phèdre et pédagogue pour “La compagnie d’entraînement”. Alain Simon a voulu lui proposer de parler, à sa manière, de la vision qu’il a de son travail d’implantation dans le Sud Ouest. Peut-on parler de convergence entre sa pratique et celle du Théâtre des Ateliers ?

Le 15 décembre Improvisée n° 3 : Pourquoi la guerre ? A partir de la lecture de la lettre de Freud écrite en 1932 en réponse à la question d’Albert Einstein : «  vous qui êtes un spécialiste de l’âme humaine, de la psyché́ des profondeurs, savez-vous s’il existe un moyen à ce niveau d’empêcher la guerre ?  Un moyen d’affranchir les hommes de la menace de la guerre ?  En un mot que peut apporter la psychanalyse à la prophylaxie de la guerre ? ».  Anna Fagot, ancienne élève de « La compagnie d’entraînement », comédienne et psychiatre, bâtira la soirée avec l’équipe du Théâtre des Ateliers et des psychiatres et psychanalystes invités en proposant d’autres textes de la culture psychanalytique. Celle-ci peut-elle aider à comprendre cette permanence de la guerre dans les sociétés humaines ?

Le 8 mars 2023 : Improvisée, par Alex Grillo et Alain Simon : La langue comme univers sonore et le bruit des hommes comme musique. Vibraphoniste, compositeur, professeur d’improvisation à l’Institut d’enseignement supérieur de musique d’Aix, Alex Grillo intervient depuis 2022 dans la formation de « La compagnie d’entraînement » par un séminaire de 2 jours. Alain Simon et lui se rencontrent pour cette Improvisée.

__________________________________

Alain Simon auteur

Auteur de 17 pièces originales, il a écrit deux essais sur la formation de l’acteur : Acteurs spectateurs ou le théâtre comme art interactif publié aux éditions Actes Sud – Papiers (1989) et L’enjeu de l’acteur aux éditions des Cahiers de l’Égaré (2003). Les mots receleurs, qu’il adapte pour la scène et joue avec Syméon Fieulaine dans une mise en scène de Régis Braun en 1995, paraissent en  2006 chez Diwwan éditions. En décembre 2011 il met en scène, au terme d’un chantier de création, Le lit, adaptation d’un texte écrit en 2008 et en novembre 2015, Monologue 1- Sous le signe du Chien. Le Lit est publié en mars 2016 aux éditions Rouge Profond et le livre est présenté au Théâtre des Ateliers en présence de l’éditeur Guy Astic. En mars 2017, Alain Simon met en scène Jaloux de Dieu – Monologue 2 et en mars 2018, Aimer aimer – Monologue 3. En mars 2019 les éditions Rouge Profond publient Monologues, recueil de 4 Monologues, les trois premiers ayant été mis en scène en 2016, 2017 et 2018, le dernier, Paule, étant inédit.- La jouissance ordinaire est publiée en mars 2020 par les éditions Rouge Profond.

 Les enregistrements

Le Discours de la Méthode de Descartes a été intégralement diffusé sur France Culture en juin 1993 et a fait également l’objet d’un enregistrement sur CD diffusé par Média Sound Art.   Requiem, une hallucination d’Antonio Tabucchi a été enregistré et diffusé sur France Culture en 2000. Ont été enregistrés sur CD diffusés par Média Sound Art Les mots receleurs en 2006 et  Les Lettres sur Cézanne de Rainer-Maria Rilke en 2007. Le Discours de la méthode en slam, enregistré lors du Festival d’Avignon par Radio Bleu Provence a été diffusé en partie sur France Inter et sur France Culture lors d’émissions sur Descartes en 2011.