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19 novembre 2015

Création 2015 : Sous le signe du chien- Monologue 1

par TechMac

  présentation création 2015

   

Mickaël Zemmit et Alain Simon

Mickaël Zemmit et Alain Simon

Sous le signe du chien –Monologue 1

d’Alain Simon

Création 2015 du Théâtre des Ateliers

 Écrit selon une méthode d’écriture discontinue dans le propos et ininterrompue dans la forme, Sous le signe du chien – Monologue 1  est une chaîne de mots, évoquant images, pensées, embryon de réflexions philosophiques, fragments de vie, délires, visions, tentatives  pour l’auteur-acteur de retrouver l’instantanéité de la pensée, une performance de la parole correspondant à une envie irrésistible d’exhaustivité, en tentant frénétiquement de rendre compte de la densité du réel ! Depuis plusieurs années, Alain Simon poursuit un travail de création autour de la parole limite, celle de Sarah Kane, de Valère Novarina, John Giorno et même de René Descartes avec Le discours de la méthode en slam. Pour cette création, il a demandé à Mickaël Zemmit, musicien et comédien issu de la promotion 2011-2012 de « La compagnie d’entraînement » de l’accompagner sur le plateau,

“Pour cette performance, j’aimerais reprendre à mon compte cette phrase de Dieudonné Niangouna, auteur associé  à « La compagnie d’entraînement » : “je ne viens pas raconter sur scène  ce que j’ai écrit. Je viens écrire sur scène ce que je n’ai pas fini sur la page” …”  Alain Simon

Texte et mise en scène  Alain Simon – Assistant à la mise en scène Gilles Jolly

Lumières Syméon Fieulaine

Avec Alain Simon et Mickaël Zemmit

Places à 15 €, adhérents, étudiants, ATP 11€, Pass’art, 7 € – réservations : 04 42 38 10 45 – theatredesateliers@yahoo.fr

 Production du Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence

 Je cherche à écrire comme mon cerveau pense, par association d’idées. Mes archives personnelles n’y sont pas classées par rubriques comme dans une bibliothèque mais en désordre, reliées entre elles par des fils affectifs ou par le hasard des coïncidences et de la temporalité.
création 6 comp

Mickaël Zemmit et Alain Simon

Monologue 1, premier texte d’une série de monologues écrits selon une méthode d’écriture discontinue dans le propos et ininterrompue dans la forme, Monologue 1 est une chaîne de mots, évoquant images, pensées, embryons de réflexion philosophiques, fragments de vie, délires, visions, tentative pour l’auteur-acteur de retrouver l’instantanéité de la pensée. Cette performance de la parole correspond à une envie irrésistible d’exhaustivité en tentant frénétiquement de rendre compte de la densité du réel. Qui trop embrasse mal étreint ! Cette méthode d’écriture dont ce texte rend compte ne décrit-il pas au spectateur son propre fonctionnement, et peut être trouvera t-il son chemin en se perdant dans ses pensées. Depuis plusieurs années, Alain Simon poursuit un travail de création autour de la parole limite. Celle de Sarah kane, de Valère Novarina, John Giorno et même de René Descartes avec Le Discours de la Méthode en slam, performance invitée au Théâtre 140 à Bruxelles en novembre 2014.

Texte envoyé par un spectacréation 1coùmpteur après la Première de Sous le signe du chien

Qu’est-ce qui pouvait motiver les hommes de la préhistoire à enfouir leur art pariétal au plus profond de la terre,  malgré la peur du noir ?

C’est par cette question que commence et s’achève le beau texte qu’a  écrit Alain Simon et qu’il  interprète, campé sur la scène comme un rockeur avec son blouson et ses lunettes noires. Il est  accompagné par Mickaël Zemmit qui soutient intelligemment le texte avec sa guitare sèche, à l’aide d’accords et d’arpèges comme une musique répétitive,  et avec sa voix haut perchée qui  résonne comme une plainte dans le lointain.

Mais qu’est-ce qui a motivé Alain Simon à écrire ce texte qui fouille dans son passé et dans ses émotions  et qu’il nous livre « à cerveau ouvert », malgré le risque de dévoiler l’intime,  et à l’interpréter devant nous,  malgré le risque de l’impudeur ? Sans doute est-ce la nécessité d’écrire et de fouiller la langue pour traduire les flux de conscience qui nous font passer, au hasard d’un mot, à une idée, un souvenir.  Ce long monologue est ainsi comme une mélodie ininterrompue de la vie intérieure où se côtoient les réminiscences heureuses de l’enfance (le grand-père, la maison familiale, les parents, l’école…), les réflexions de l’adulte sur la relation à l’autre, sur la relation au réel, sur l’art (la photo, la peinture), mais aussi la révolte contre la laideur des centres commerciaux !

Paradoxalement il est peu question de théâtre dans ce texte, mais c’est bien de théâtre qu’il s’agit : le théâtre de la conscience mise à nue où les personnages se succèdent : le « il » de l’enfant  disparu, le « je » de l’adulte d’aujourd’hui (celui qui s’identifie parfois avec l’enfant dans une histoire du passé et celui qui nous crie avec émotion qu’il ne veut pas être aveugle), les « elle » du passé que nous ne connaitrons pas et enfin les « on » et les « nous » quand il nous prend à témoin de ses réflexions sur la vie.

Je vous recommande vivement de découvrir ce texte et ce spectacle qui a totalement convaincu les spectateurs le soir de la première et qui se jouera tous les jours jusqu’au lundi 7 décembre.

Pierre Le Borgne

Journal Zibeline

L’actualité culture et société en région PACA, et au delà
Vu par Zibeline
 Enfin! Monologue I, Sous le signe du chien, a été créé au Théâtre des Ateliers.

Dans les mots, un monde…

Enfin! Monologue I, Sous le signe du chien, a été créé au Théâtre des Ateliers. - Zibeline

La création avait été reportée, aiguisant un peu plus la curiosité. Enfin, le théâtre des Ateliers recevait son directeur, Alain Simon, pour le Monologue I, sous-titré Sous le signe du chien. En exergue de la pièce, l’auteur-comédien précise sur la feuille de salle : « Pour cette performance, j’aimerais reprendre à mon compte cette phrase de Dieudonné Niangouna, auteur associé à la Compagnie d’entraînement, je ne viens pas raconter sur scène ce que j’ai écrit. Je viens écrire sur scène ce que je n’ai pas fini sur la page. » En effet, l’écriture du texte est basée sur le mode du discontinu et de l’improvisation. Curieusement, l’ensemble de cette création fragmentaire, à l’instar d’une mosaïque polychrome, trouve une cohérence, une articulation, se nourrit d’échos, de glissements de sens, d’analogies et se clôt sur son entrée en matière, enfermant dans l’orbe du discours la saveur des tableaux de genre, des réflexions philosophiques, des pensées qui cueillent les choses au cœur même de l’instant. On obtient ainsi un paysage kaléidoscopique irisé de remarques drôles ou profondes, dans une esthétique à saut et gambade vivifiante. Aux saynètes se mêlent des remarques sur la création, qui est aussi une manière de ressentir le monde, et d’en rendre compte. « C’est ce qu’on ressent avec notre peau, nos muscles, nos os, nos viscères qui est la preuve du vrai ». L’interrogation première est dernière se pose sur l’art, le sens du sacré. « Qu’est-ce qui pouvait bien motiver ces hommes (préhistoriques) pour, au-delà de leur peur du noir, enfouir leur art pariétal si profond dans la terre ? ». Enfouis dans les méandres de la mémoire, les souvenirs affleurent, se reconstruisent, empruntent aux paperolles proustiennes, évoquent au sens premier du terme tout un univers. L’enfance offre son regard, le filtre du temps apporte sa distanciation, tendre et ironique. Alain Simon n’est pas seul sur scène pour cette lecture. Le monologue se double de la guitare et des mots en écho de Mickaël Zemmit. Le duo aussi est improvisé, jouant des coïncidences et des associations, avec une inventive et intelligente complicité. La musique n’est pas posée sur les mots, mais dialogue avec eux, offre un contrepoint, accorde un supplément de sens, dessine les contours de cette rêverie. Les lumières de Syméon Fieulaine baignent l’ensemble avec une délicate poésie. Bientôt suivra le Monologue II, Jaloux de Dieu… où « le peintre en rétablissant le chaos du monde en fait le réorganise dans une autre vérité ». Celle du spectacle est d’une troublante intensité.

MARYVONNE COLOMBANI

Décembre 2015

Le spectacle Monologue I, Sous le signe du chien, (texte et mise en scène d’Alain Simon) a été donné au théâtre des Ateliers du 30 novembre au 7 décembre.

Les textes Monologue I et Monologue II sont disponibles à l’entrée du théâtre au prix de 2€ chacun.

Photographie © Nicole Esquieu

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