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15 novembre 2014

Elles s’appelaient Phèdre

par TechMac

Elles s’appelaient Phèdre – Jeudi 13 et vendredi 14 novembre à 20h30

d’après Jean Racine

adaptation et mise en scène Jean-Marie Broucaret – assistant à la mise en scène Patxi Uzcudun

Avec : Sophie Bancon et Catherine Mouriec.

Le Théâtre des Ateliers a le plaisir de présenter cette création du Théâtre des Chimères sous la direction de Jean-Marie Broucaret, que le public aixois connaît en tant que comédien et pédagogue. Il est heureux de l’accueillir aussi en tant que metteur en scène. Une soirée lui sera consacrée le 17 novembre à 20h30 dans le cadre des Improvisées autour de son travail d’implantation dans le Sud Ouest.

Avec Elles s’appelaient Phèdre, il ne s’agit pas de monter Phèdre mais de raconter Phèdre. En faisant alterner des parties contées et les scènes jouées du Phèdre de Racine, en passant de la prose à l’alexandrin, de la relation directe au public au quatrième mur, il s’agit de questionner, à partir de ce que nous sommes, notre relation à cette œuvre et plus largement au théâtre.

Les deux comédiennes jouent, ici, tous les rôles. Ce choix de deux actrices pour interpréter huit personnages, de sexes et d’âges différents, est guidé par la volonté de réaliser un spectacle sur la passion amoureuse, sous les multiples formes qu’elle prend dans la pièce.

Quel rapport entretenons-nous aujourd’hui avec cette violence passionnelle ? Et avec le désir nié, rejeté, bafoué ou partagé ? Dialogue entre le XVIIe et le XXIe siècle, mais également entre un mythe antique grec fondateur et notre modernité. Donner à voir la trace que cette œuvre majeure laisse aujourd’hui en nous.

Production Théâtre des Chimères de Biarritz

Places à 15 €, adhérents, étudiants 11€, Pass’arts 7€  –   réservations 04 42 38 10 45 -theatredesateliers@yahoo.fr

Texte envoyé par Anne Randon :

Elles s’appelaient Phèdre au Théâtre des Ateliers

Mise en scène de Jean-Marie Broucaret d’après Racine

Elles sont deux sur la scène, fausses jumelles dans un décor dont la neutralité évoque immédiatement le « palais à volonté » des tragédies classiques. Car c’est de Phèdre qu’elles vont nous parler, celle de Racine, certes, mais aussi la Phèdre qui est en chacun de nous.

Jean-Marie Broucaret a voulu nous donner à entendre en écho à la langue du 17ème siècle, simultanément corsetée et révélée par l’alexandrin, notre langue du XXIème siècle, plus libre en apparence mais enfermée dans la gangue des clichés. Pour cela, Sophie Bancon et Catherine Mouriec font alterner parties contées et scènes jouées de la pièce de Racine, assumant à elles seules les huit personnages, n’hésitant pas à commenter les événements à la lumière de leur expérience de femmes d’aujourd’hui. Ainsi, la passion de Phèdre, son combat, ses espoirs et désespoirs, deviennent nôtres. Sans jamais sacrifier le texte de Racine, le faisant entendre avec la force et la rigueur qui sont les siennes, les deux comédiennes en font jaillir l’éternel féminin, ou plus justement, l’éternel humain. Elles montrent cette dépossession de soi qu’est la passion, cet effort de reconquête qu’est le langage. Raconter, n’est-ce pas à la fois actualiser et mettre à distance, revivre et se regarder vivre, souffrir et sourire ? N’est-ce pas faire partager un vécu en convoquant le mythe et montrer, comme le fit Barthes dans ses Mythologies qu’il est inscrit dans notre quotidien ?

« Elles s’appelaient Phèdre », elles s’appellent Sophie ou Catherine, Elodie ou Farah, voire Romain ou Enzo. Par-delà les siècles, les frontières ou les genres, Racine nous parle encore et toujours de la passion amoureuse. Merci à Jean-Marie Broucaret de nous l’avoir fait entendre dans toute sa vigueur et sa poésie. Anne Randon


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