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25 octobre 2016

L’Atelier Public,

par Nicole ESQUIEU

L’Atelier Public

Le but au départ était de proposer un atelier ouvert, dans plusieurs sens du mot :
– s’adressant à des participants d’âge et de conditions sociales différents,

– permettant à des membres néophytes de l’atelier de se sensibiliser au théâtre, et à des professionnels de s’entraîner : Claude Piéplu ne disait-il pas que le métier de comédien avait cette particularité que l’on avait envie de l’apprendre après l’avoir pratiqué.

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Atelier sur la voix : le groupe est divisé en 4 parties qui s’avancent les unes vers les autres en se défiant et s’invectivant sur des rythmes, des sons, des phrases différents, recréant l’ambiance sonore d’une fête de village africain…

À part l’obligation d’être à l’heure à l’atelier, le fait de pouvoir ne pas assister à un ou plusieurs ateliers sans inconvénient (liberté peu utilisée) a permis à certains participants d’oser s’inscrire alors qu’ils n’étaient pas sûrs pour des raisons professionnelles ou familiales de pouvoir être là tout le temps. Le nombre non limité de participants est devenu un mode de fonctionnement, il permet à la fois un entraînement collectif où chacun est en sécurité parmi les autres, nombreux, mais aussi de pouvoir alterner ces deux postures, acteur regardé et spectateur regardant. Le nombre permet aussi de constituer un public suffisamment dense pour expérimenter de façon féconde cet échange entre acteurs et spectateurs. Notre choix de sensibilisation au théâtre contemporain rend cette interaction encore plus justifiée. Le théâtre d’aujourd’hui affirme la plupart du temps le public comme explicitement présent en cassant le quatrième mur !
Chaque atelier à sa thématique proposée : le travail corporel, l’espace scénique et ses tropismes, les entrées sorties en convoquant le texte de Novarina, l’acteur sort pour re-rentrer, la voix comprise  comme énergie et vecteur de plans de signification complexes, l’objet scénique et son rôle depuis qu’il n’est plus accessoire, la projection, en éprouvant cette capacité du spectateur de projeter sur l’acteur des informations venant de la représentation, mais aussi issues de sa propre histoire, de l’actualité…

– Les réponses des participants aux consignes de jeu sont analysées en montrant de façon ludique et humoristique le hiatus entre ce que chacun a l’impression de faire sur le plateau et la perception que l’observateur en a ! Cette connaissance de soi statistique est importante pour les membres de l’atelier, elle permet de pratiquer cette différence entre signifié et signifiant !
L’Atelier public du Théâtre des Ateliers  s’est maintenu au cours des années par l’intérêt pour lui de ceux qui s’y inscrivent peut-être parce qu’il correspond à un besoin de diversification de l’offre artistique ! Aussi parce que pratiquer l’analyse des fonctionnements théâtraux contemporains concourt à rendre plus perspicaces et plus exigeants les spectateurs face aux propositions des créateurs. En tous cas cette perspicacité des spectateurs, exceptionnelle au théâtre – Peter Brook parle d’acuité – développée grâce à cette pratique d’atelier public, en dehors du plaisir de connaisseur qu’elle procure aux participants,  encourage les artistes à faire des propositions singulières !

L’atelier public est une forme vivante et pratique d’école du spectateur !    Alain Simon, 25 octobre 2016

 

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