Avec L’homme assis dans le couloir de Marguerite Duras, le Théâtre des Ateliers poursuit son travail sur la parole limite. Ce texte radical et poétique a été créé en mars 2020, une semaine avant le premier confinement alors que le corona virus envahissait nos vies. Repris en 2023, et porté par Noëlie Giraud, il est le deuxième volet du tryptique Trois autrices, trois comédiennes, une parole limite… après Arundhati Roy et Elyssa Leydet Brunel en décembre et avant la création 2023 d’un texte de Nelly Arcan par Nina Sikora fin mars-début avril.

Les textes de certains auteurs sont comme des pays à découvrir. Il faut y aller équipé des moyens du théâtre. Car le théâtre, nous le pensons, est un bathyscaphe qui permet d’explorer les profondeurs d’une œuvre. Ce n’est pas facile, ces pays ont une langue qui, même si elle ressemble à la nôtre, détient une singularité qui mérite un apprentissage. C’est le cas pour L’homme assis dans le couloir de Marguerite Duras, texte peu connu, sans doute en raison de sa complexité. Cette langue poétique avec une dimension érotique et violente étonne. L’équipe de création est partie à l’aventure en expérimentant ce texte et les spectateurs sont conviés à voir les résultats de ses investigations. Nous aimons ce texte, c’est notre point de départ et notre parti pris est de tenter de savoir pourquoi, en partageant avec le public nos notes de voyage sous la forme de ce spectacle.                                                                                                Alain Simon