Voyage sur place à Auch
L’équipe de Voyage sur place en résidence à Auch du 16 au 23 janvier.
Auch. Le voyage d’un Nouveau-Nez
résidence d’artistes
Publié le 20/01/2011 09:35 | Bernadette Faget
Circuits accueille, cette semaine, à Cuzin, une résidence d’artistes dont le spectacle « Voyage sur place » sera créé en février en Ardèche, à Bourg-Saint-Andéol, l’un des onze pôles cirque de France. Un spectacle que Circuits Nomades présentera le 9 avril à Seissan. Le public auscitain pourra le découvrir demain vendredi, à 19 heures, à Cuzin, en clôture de la résidence.
« Voyage sur place » met en scène Alain Reynaud, auteur et comédien de ce texte autobiographique. Membre fondateur de la compagnie des Nouveaux-Nez, bien connue à Auch grâce aux programmations de Circa, « Alain Reynaud, qui anime le pôle cirque de Bourg-Saint-Andréol dans le village qui l’a vu naître, avait envie d’écrire un texte sur son enfance », indique Alain Simon qui lui donne la réplique sur scène. Comédien et metteur en scène, Alain Simon est aussi le directeur du Théâtre des Ateliers, à Aix-en-Provence ; « un lieu de transmission autour du théâtre contemporain ».
Par le biais de quatre rendez-vous d’une heure d’improvisation, Alain, le clown, a raconté son enfance, qu’Alain, l’homme de théâtre a recueillie, notant les hésitations comme les lapsus. Il en est ressorti une autobiographie de 100 pages, soit cinq heures de lecture marathon. « En l’interprétant à deux, nous cassons la dimension autobiographique. Dans le processus scénique, l’histoire de l’un se confronte à l’autre dont ce n’est pas l’histoire. » L’improvisation guide ce récit à deux voix où l’économie de moyen scénique est source d’imaginaire.
– Veille Théâtrale “Le théâtre et son double” d’Antonin Artaud
– Veille Théâtrale du 5 novembre 2010 :
Alain Simon, Alice Chenu et Romain Girard lisent Le théâtre et son double, avec la participation de Dan Thorens depuis New York, et celle de Maxime Potard à l’ordinateur et internet.
Descartes, “Je pense donc je suis” en slam
– Reprise de “Je pense donc je suis”, Le discours de la méthode de Descartes en slam
les 2, 3 et 5 décembre 2010
Simplement compliqué
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Ecrivain et dramaturge autrichien, Thomas Bernhard s’est imposé comme le contemporain en esprit entre autres d’un Samuel Beckett. Ses rapports avec le théâtre d’un siècle tourmenté par des événements historiques radicaux sont eux-mêmes exemplaires de par leur radicalité même.
Seul dans son appartement, un vieil acteur de théâtre se parle. Il se remémore sa vie d’avant la mort de son épouse. Dans ce soliloque, il est question, entre autres sujets, çà et là, de Richard III, que dans le ventre de sa mère il rêvait déjà d’interpréter, et donc du théâtre, de la vie quotidienne, de la solitude ; à travers une sorte d’autodialogue – autre forme d’autofiction – un échange permanent et illusoire avec soi-même, coupé de temps en temps par la visite de sa petite-fille qui, chaque mardi et chaque vendredi, lui apporte du lait.
Dans En attendant Godot, Wladimir dit que « ce qui est terrible, c’est d’avoir pensé ». Le titre en forme d’oxymore de la pièce de Thomas Bernhard contient déjà toute la dimension paradoxale de cette activité fondamentale de la conscience humaine en pleine activité : mettre en mots et en paroles, une pensée ici solitaire, sans portée communiquante avec autrui, suites de coq-à-l’âne pouvant aller jusqu’à un pur et simple chaos, aux portes de la démence ou, à l’inverse, d’une hyperlucidité. La seule communication, mais peut-être illusoire, est celle du personnage – qui semble focaliser en lui l’essence théâtrale de la vie, des relations avec soi-même, les autres et la réalité dans son ensemble – avec le spectateur par l’entremise du comédien et de la représentation.
Pour donner toute son importance à une parole maîtresse des lieux, Alain Simon, Directeur du Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence, en collaboration avec Christian Carrignon pour la dramaturgie et le théâtre d’objet et Jacques Brossier pour le décor, a élaboré une mise en scène précise et méticuleuse, qui s’appuie sur un minimalisme délibéré dans le choix d’éléments de décor-objets, qui confèrent au texte, à la parole du personnage et à l’acteur (Alain Simon lui-même, dont la faconde et les intonations m’ont semblé évoquer parfois le Jean Renoir-Octave de « La Règle du Jeu » tentant vainement de se débarrasser de sa peau d’ours) une très forte présence.
Simplement compliqué, de Thomas Bernhard par le Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence.
Théâtre des Halles (Avignon), les 16 et 17 mars 2007.