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30
Août

Simplement compliqué

WWW.RUEDUTHEATRE

Lundi 2 avril 2007 1 02 /04 /2007 10:00
PARLER, DIT-IL…

Ecrivain et dramaturge autrichien, Thomas Bernhard s’est imposé comme le contemporain en esprit entre autres d’un Samuel Beckett. Ses rapports avec le théâtre d’un siècle tourmenté par des événements historiques radicaux sont eux-mêmes exemplaires de par leur radicalité même.

Seul dans son appartement, un vieil acteur de théâtre se parle. Il se remémore sa vie d’avant la mort de son épouse. Dans ce soliloque, il est question, entre autres sujets, çà et là, de Richard III, que dans le ventre de sa mère il rêvait déjà d’interpréter, et donc du théâtre, de la vie quotidienne, de la solitude ; à travers une sorte d’autodialogue – autre forme d’autofiction – un échange permanent et illusoire avec soi-même, coupé de temps en temps par la visite de sa petite-fille qui, chaque mardi et chaque vendredi, lui apporte du lait.

Photo © DR

Dans En attendant Godot, Wladimir dit que « ce qui est terrible, c’est d’avoir pensé ». Le titre en forme d’oxymore de la pièce de Thomas Bernhard contient déjà toute la dimension paradoxale de cette activité fondamentale de la conscience humaine en pleine activité : mettre en mots et en paroles, une pensée ici solitaire, sans portée communiquante avec autrui, suites de coq-à-l’âne pouvant aller jusqu’à un pur et simple chaos, aux portes de la démence ou, à l’inverse, d’une hyperlucidité. La seule communication, mais peut-être illusoire, est celle du personnage – qui semble focaliser en lui l’essence théâtrale de la vie, des relations avec soi-même, les autres et la réalité dans son ensemble – avec le spectateur par l’entremise du comédien et de la représentation.

Pour donner toute son importance à une parole maîtresse des lieux, Alain Simon, Directeur du Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence, en collaboration avec Christian Carrignon pour la dramaturgie et le théâtre d’objet et Jacques Brossier pour le décor, a élaboré une mise en scène précise et méticuleuse, qui s’appuie sur un minimalisme délibéré dans le choix d’éléments de décor-objets, qui confèrent au texte, à la parole du personnage et à l’acteur (Alain Simon lui-même, dont la faconde et les intonations m’ont semblé évoquer parfois le Jean Renoir-Octave de « La Règle du Jeu » tentant vainement de se débarrasser de sa peau d’ours) une très forte présence.

Henri LÉPINE (Avignon)

Simplement compliqué, de Thomas Bernhard par le Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence.
Théâtre des Halles (Avignon), les 16 et 17 mars 2007.

3
Août

Saison 2009-2010

Le Théâtre des Ateliers est un lieu de création dont le projet est d’associer le public à sa démarche artistique en inventant différents modes d’échanges avec lui.

Le Discours de la Méthode en slam répond au fait que Descartes a écrit et publié ce discours en français pour qu’il s’adresse à tous. Le slam est une forme populaire de poésie. Je serai heureux de “slamer” ce texte fondateur, avec la participation du musicien Christophe Paturet.

Picasso l’écrivain disait en parlant de ses textes : “Je suis beaucoup plus, mais les gens ne me prennent au sérieux seulement comme peintre. Tant pis pour eux !”. Avec cette veille théâtrale nous nous joindrons à la grande fête organisée autour du peintre ces derniers mois à Aix-en-Provence.

Voyage sur place a été écrit par Alain Reynaud qui fut l’interprète de la création du Théâtre des Ateliers Paysage sous surveillance de Heiner Müller. Au cours de cette deuxième veille théâtrale j’aurai le plaisir de lire avec lui ce texte sur son enfance dans une petite ville d’Ardèche.

Lecture Plus propose au jeune public la création de quatre contes des Balkans. Le premier, Les questions du prince, sera présenté dans le cadre de la manifestation jeune public Mômaix. Plusieurs classes d’écoles primaires pourront également assister à trois de ces contes pendant le temps scolaire dans le cadre de l’Education Artistique et Culturelle de la Ville d’Aix-en-Provence.

Vice-versa, d’après le roman de Will Self, est la création que nous avons le plaisir d’accueillir dans le cadre du partenariat avec les Amis du Théâtre Populaire (ATP).

Les rencontres avec les auteurs se poursuivent en collaboration avec le Centre National des Ecritures du Spectacle avec la venue au Théâtre des Ateliers de deux auteurs en résidence à La Chartreuse.

La Semaine de l’Option est consacrée pour la troisième année consécutive à l’oeuvre de Jean-Luc Lagarce. Rappelons que ce rendez-vous permet chaque année à plus de mille lycéens d’assister aux travaux des élèves de l’Option du Lycée Cézanne sur un auteur contemporain.

Les ateliers publics qui ont lieu tous les mardis permettent aux participants et futurs spectateurs, une sensibilisation à nos propositions artistiques et à celles des théâtres de la région.

Joël Jouanneau sera l’auteur associé à la formation professionnelle du Théâtre des Ateliers “La compagnie d’entraînement”.

Enfin, rappelons que dans un théâtre qui est aussi un lieu d’enseignement, il nous semble essentiel que la création qui y est proposée ne soit pas une illustration des contenus pédagogiques, mais une véritable zone à risque avec des rencontres artistiques inattendues, et l’envie de toujours proposer au public une vraie aventure.

Alain Simon

2
Août

Descartes au Festival Off 2010

– du 14 au 24 juillet 2010 à 19h20

Festival OFF d’Avignon

“Je pense donc je suis” – Le discours de la méthode

de Descartes, en slam et en musique

au Centre Européen de Poésie d’Avignon

4-6, rue Figuière 84000 Avignon   Réservation : 04.90.82.90.66


Mise en scène et interprétation  : Alain Simon –

assistanat à la mise en scène :    Gilles Jolly

Création musicale et interprétation au piano :  Christophe Paturet

Lumières : Syméon Fieulaine

Festival Off, 14 juillet 2010

Avignews

Par Jean-Victor Roux | le 22/07/10 à 11h46

Descartes remis au goût dun jour par une approche originale qui souligne un message d’actualité.

LE PITCH

Alain Simon et Christophe Paturet s’attèlent à un défi de taille: reprendre le texte de Descartes sous une nouvelle forme, celle du slam. Leur but est de moderniser cette œuvre pour la rendre plus accessible, notamment aux jeunes générations.
L’AVIS DU FESTIVALIER:
C’est une véritable performance verbale et vocale à laquelle se livre Alain Simon, en prononçant le texte à une vitesse fulgurante, ce qui nécessite un énorme travail d’élocution et de mémoire. Plus qu’un accompagnement, la musique est partie intégrante de ce spectacle. Les variations du rythme de la musique de même que celle de la tonalité de la voix du comédien sont un moyen pour mettre en relief certains passages de la pensée de Descartes. Le spectateur peut alors redécouvrir l’éloge du bon sens que fait l’auteur de ce texte ainsi que sa volonté de questionner sans cesse les fondements d’une affirmation afin de progresser dans sa quête de la vérité. L’attitude décrite par Descartes qui est celle de prendre du recul et de savoir demeurer à la fois sceptique et ouvert d’esprit, semble plus que jamais d’actualité avec la sur-information qui caractérise notre société, en particulier avec l’essor de nouveaux médias et de nouvelles technologies. On ne peut qu’inciter chaque individu à aller voir ce spectacle, tant pour la performance théâtrale qui y est réalisée, que pour leçon de citoyenneté qui y est finalement donnée. Jean-Victor Roux
Descartes a écrit et publié ce Discours en français pour qu’il s’adresse à tous. En empruntant ce moyen d’expression populaire qu’est le slam pour transmettre Le discours de la méthode, Alain Simon pense être fidèle au dessein de l’auteur. Vous serez sensible à l’originalité de ce projet qui est né de la volonté de confronter ce texte fondateur à une forme contemporaine et poétique, pour mieux en requestionner le sens et pour le réentendre comme une expérience vivante et jubilatoire. Car “Douter ce n’est pas être austère. Descartes s’exalte à penser et atteint la transe en s’attaquant comme un chevalier à tous les préjugés. Il est de l’époque des conquistadors, guerriers ou savants qui tous partaient à la découverte de nouveaux espaces, ceux des continents comme ceux du savoir et de la pensée. Il y a de l’épopée là-dedans.” Alain Simon
places à 13 € adhérents, cartes Off, 9 €, moins de 25 ans, 6€,

« Je slame donc je suis » ?

C’est le pari osé que proposent le comédien Alain Simon et le pianiste Christophe Paturet.

Choisir de dire ce Discours en slam, style poétique urbain, permet de s’affranchir des conventions établies et de transmettre l’énergie de cette invitation à ranimer notre esprit. En effet, le spectateur est pris comme dans un tourbillon de notes, de mots, de pensées.

Le propos est d’une étonnante actualité : à l’époque où Internet permet à chacun de se perdre avec plaisir dans un labyrinthe d’informations, penser par soi-même et faire du doute l’outil pour évaluer toute chose sont devenus aujourd’hui indispensables. La création 2010 du Théâtre des Ateliers, « Je pense donc je suis » – Le discours de la méthode en slam permet de réentendre la parole du philosophe comme une expérience vivante et jubilatoire.

Nous espérons que vous serez sensible à l’originalité de cette proposition et que vous pourrez venir voir ce spectacle au Centre Européen de Poésie d’Avignon. Par ailleurs, afin de vous permettre d’organiser votre emploi du temps sur Avignon, nous vous informons que la durée du spectacle est de 40 minutes.

Vidéo de Je pense donc je suis, Le discours de la méthode en slam      http://vimeo. com/10806867

programme du Centre Européen de la Poésie
Le discours, 14 juillet 2010
Les saluts, 14 juillet 2010