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21 juin 2015

Dieudonné Niangouna, auteur associé à la promotion 2015-2016

par TechMac

Dieudonné Niangouna

Auteur, comédien et metteur en scène, Dieudonné Niangouna est l’une des figures du renouveau théâtral du continent noir africain. Directeur artistique de la compagnie Les Bruits de la rue, créée en 1997 à Brazzaville avec son frère Criss, il est également le fondateur du festival Mantsina-sur-scène, qui se tient en décembre dans la capitale congolaise. Né en 1976, il a grandi au rythme des guerres qui ont ébranlé son pays tout au long des années 90. Son théâtre naît et vit dans les rues, en dehors des théâtres détruits par la guerre, inventant un nouveau langage provocant, explosif et dévastant, à l’image de la réalité congolaise. Ses pièces Attitude Clando et Les Inepties Volantes ont été créées au Festival d’Avignon en 2007 et 2009 et en 2013 il est le premier artiste africain associé au Festival où il présente Sheda. Invité depuis 2002 neuf fois aux Francophonies en Limousin, il y crée en 2014 Le Kung Fu et M’appelle Mohamed Ali.

Ses textes sont publiés au Cameroun aux éditions Sopecam et Interlignes, en Italie aux éditions Corsare et en Frances aux éditions Ndzé , Carnets-Livres et Les Solitaires Intempestifs qui publient aussi son essai Acteur de l’écriture en 2012.*

 Extrait d’un entretien sur RFI en octobre dernier :

…….. En même temps, vous proclamez : « si vous m’entendez, ça veut dire vous êtes la résistance ».
C’est ça le but ultime du théâtre, quand quelqu’un se déplace pour venir au théâtre, quand il se donne cette noblesse de regarder ce qui se passe. C’est une forme de résistance. C’est résister contre un certain nombre d’apathies, contre un certain nombre de laisser-aller, contre un certain nombre de choses qui n’ont pas plus de subtilités ou de valeurs comme ça. Aujourd’hui, c’est quoi le problème du théâtre ? Parlons-en. On a l’impression que c’est un art qui va disparaître, parce que ce n’est pas tant développé que cela. On dit que c’est un art vieux qui n’a pas évolué, mais la grande force du théâtre, c’est qu’il est humain ! Il est fait par des humains devant des humains, en temps réel ! Il n’y a pas de supercheries. Tu ne peux pas revenir après. Il n’y a pas un endroit où cela se fabrique, puis on le met dans la boîte et c’est fini.
La situation du théâtre, est-elle devenue plus difficile ?
Actuellement, il faut résister pour faire du théâtre. C’est un combat et c’était toujours le cas. D’autant plus dans des temps de vaches maigres, comme celui-ci. Du coup, le fait qu’on le fait, que le public vienne, les acteurs montent sur les plateaux, c’est déjà un grand geste de résistance à tout ce que nous entoure, avec la politique qui coince les artistes. Il y a aussi la question : comment inventer le théâtre, des lieux, des moyens de production, le public. C’est un grand combat, une résistance théâtrale.
Vous menez souvent plusieurs combats à la fois. Ici aux Francophonies en Limousin, vous mettez en scène deux pièces, Le Kung fu et M’appelle Mohamed Ali. Selon vous, il faut toujours « boxer la situation ». Qui est l’ennemi ?
L’ennemi n’est jamais une personne. C’est toujours une facilité, une facilité de penser, de corrompre l’esprit, à commencer à se corrompre. Comme on dit dans le kung-fu : celui qui peut vaincre les autres est fort, mais celui qui sait vaincre lui-même est vraiment puissant. On dit d’une manière très claire que le plus grand adversaire, c’est soi-même.
 

Créations de l’auteur

Théâtre

Bye ! Bye !,

Capitaine 10, éditions Sopecam (Cameroun), 2004

Carré blanc, Editions Interlignes (Cameroun), 2006 (suivi de Pisser n’est pas jouer) ; in Teatro Dieudonné Niangouna éditions Corsare, Italie 2005

Intérieur-Extérieur, version sur la route, in La trace : Volume I , éditions Carnets Livres (présenté en 2003 au festival “Nous n’irons pas à Avignon”)

Dors Antigone, publié aux éditions Nzé, Paris 2007, mis en scène par Véronique Véllard, compagnie Anoppée théâtre – Paris – France

Balle à terre, mis en scène par Gianni Gregory Formet, le théâtre des folles pensées (Roland Fichet) – Saint Brieuc – France

Patati Patatra et des Tralalas in Teatro Dieudonné Niangouna éditions Corsare, Italie 2005 mis en scène par Sophie Lecarpentier, Compagnie Eulali – Rouen – France

J’ai rêvé d’un opéra des quat’sous, mélange de textes de Bertholt Brecht et de Dieudonné Niangouna mis en scène par Eva Doumbia, compagnie la Part du pauvre – Marseille

Attitude Clando, 2008, Les Solitaires intempestifs ; in Teatro Dieudonné Niangouna éditions Corsare, Italie 2005 ; in “Jeunes auteurs en Afrique”) aux éditions CulturesFrance, Paris, 2007 ; in La trace : Volume I , éditions Carnets Livres

La mort vient chercher chaussures, in La trace : Volume I , éditions Carnets Livres, spectacle créé dans le cadre de “Ecritures d’Afrique”, au Théâtre du Vieux Colombier à Paris, 2005.

Affaires Etrangères, inédit, co-écriture avec Eugène Durif.

Un grand Silence prochain , inédit, mis en scène par Jean Paul Delore.

Banc de Touche, éditions Corsare, Italie 2006, présenté au Tarmac (La Villette) à Paris en juillet 2006.

Les Inepties volantes, 2008, Les Solitaires intempestifs, (pièce primée par la commission nationale d’aide à la création du Centre national du Théâtre / avril 2009), création au Festival d’Avignon 2009 suivie d’une tournée en France.

Poiscaille paradis, inédit, 2009

Le Grand Ecart, pièce courte, mise en scène Eva Doumbia, compagnie La part du pauvre, Marseille, 2009

Le Socle des vertiges, Les Solitaires intempestifs, septembre 2011.

My name is…, in “Jeunes auteurs en Afrique”) aux éditions CulturesFrance, Paris, 2007 ; in La trace : Volume I , éditions Carnets Livres

Trace : compilation des textes Intérieur-Extérieur, Attitude Clando, Je vous aime la bête, Sortie Filet, Le Grand écart, Couvre-Gueule, Banc de touche, My Name is…, Je Nique, je nique, je nique, éditions Carnets-Livres, 2007

Souvenir des années de guerre  : compilation des textes L’Age des maîtres impolis, L’Amant de la tempête, La Mort vient chercher chaussure, Carré blanc, Les Murs sont gris, Patati Patatra et des tralalas, Couvre-Gueule, Les Bagarreurs de la première minute, Et le Général a dit je vous emmerde, Les Inepties volantes, publié aux éditions Carnets livres, 2009

Sac au dos, inédit, 2012

Un Rêve au-delà, in Songe, éditions Carnets Livres, 2013 ; création au Festival d’Avignon 2013, mise en scène par DeLaVallet Bidiefono

Sheda, in Songe, éditions Carnets Livres, 2013

M’appelle Mohamed Ali, 2012, in Songe, éditions Carnets Livres, 2013, Les Solitaires intempestifs, avril 2014.

Le Kung Fu, 2014.

Essai
Acteur de l’écriture, Les Solitaires intempestifs, 2013

Adaptation

Le Cœur des enfants léopards, de Dieudonné et Criss Niangouna, adaptation d’après Le Cœur des enfants léopards de Wilfried N’Sondé

Mises en scène

Mon beau Capitaine, de Simone Schwartz-Bart
Big ! Boom ! Bah !, d’après Nouvelle Terre, de Wéré Wéré Liking
Les Larmes des cercueils, de Abdon Fortuné Khoumba
Dans la Solitude des Champs de Coton, de Bernard Marie Koltès (23es Francophonies en Limousin – 2006)
Attitude Clando, texte et mise en scène de Dieudonné Niangouna, texte écrit en résidence à la Maison des auteurs de Limoges, créé au Festival d’Avignon 2007, repris Francophonies en Limousin.
Le Socle des vertiges création aux 28es Francophonies en Limousin, septembre 2011.
Sheda, texte et mise en scène de Dieudonné Niangouna, création au Festival d’Avignon, 2013.
Le Kung Fu, 2014, texte, mise en scène et jeu Dieudonné Niangouna (création à Limoges, tournée en France, Allemagne et Suisse en 2014-2015)

A propos de Dieudonné Niangouna

Portraits latents, conception et photos de Nabil Boutros, sélection de textes de Koffi Kwahulé, Dieudonné Niangouna, Marcel Zang et Koulsy Lamko, AFAA/CulturesFrances, 2006.

Le Théâtre de Dieudonné Niangouna. Corps en scène et en parole par Amélie Thérésine, Acoria éditions, 2013

Comédien

La Malaventure, de Kossi Efoui, dans la mise en scène de Célestin Causé

Le Révizor, de Nicolas Gogol dans la mise en scène de Bernard Sallé

Le Premier, de Israël Horowitz dans la mise en scène de Felhyt Kimbirima

La Fable du cloître des cimetières, de Caya Makhélé dans la mise en scène de Jean-Louis Ouakabaka

L’Europe inculpée, de Letembet Ambily dans la mise en scène de Arthur Vé Batouméni

Mélodie 6, textes de Natacha de Pantchara, Sony Labou Tansi, Eugène Durif et Jean-Yves Picq dans la mise en scène de Jean-Paul Delore

Intérieur-Extérieur, version sur la route, texte et mise en scène de Dieudonné Niangouna

Affaires étrangères, textes de Eugène Durif, Jean-Paul Delore, Dieudonné Niangouna dans la mise en scène de Jean Paul Delore.

Un grand Silence prochain, textes de Sony Labou Tansi et Dieudonné Niangouna dans la mise en scène de Jean Paul Delore.

La Dernière interview, dialogue imaginaire entre Dieudonné Niangouna et Jean Genet, conçu et mis en scène par Catherine Boskowitz, Cie abc, 2010.

Vidéos

Entretien avec Marie-Agnès Sevestre, réalisé par en juillet 2011 par Theatrevidéo.net, en partenariat avec les Francophonies en Limousin.

Dieudonné Niangouna et Les Francophonies en Limousin

2002 19es Francophonies en Limousin :
Carré blanc,, texte et mise en scène Dieudonné Niangouna, par Dieudonné et Criss Niangouna, compagnie les Bruits de la rue.

2006 – 23es Francophonies en Limousin : Dans la Solitude des Champs de Coton, de Bernard Marie Koltès, mise en scène de Dieudonné Niangouna.

2007,
mars-avril : résidence à la Maison des auteurs pour l’écriture de la pièce Attitude Clando (création au festival d’Avignon).
24es Francophonies en Limousin : Attitude Clando, écriture, mise en scène et interprétation Dieudonné Niangouna, compagnie Les Bruits de la Rue.

2008, Le Bar des auteurs, 25es Francophonies en Limousin : Les Inepties volantes, lecture par Dieudonné Niangouna accompagné de Pascal Contet.

2010, 27es Francophonies en Limousin :
Les Inepties volantes, mise en scène et interprétation Dieudonné Niangouna, création musicale et interprétation Pascal Contet.
Le Socle des vertiges, lecture par Dieudonné Niangouna (Le Bar des auteurs).

2011, 28es Francophonies en Limousin :
Le Socle des vertiges, création, mise en scène par Dieudonné Niangouna, Cie Les bruits de la rue.
La dernière interview, dialogue imaginaire entre Dieudonné Niangouna et Jean Genet, de Dieudonné Niangouna, mise en scène Catherine Boskowitz, Compagnie abc.
Jean Genet ou Le monde en diagonale lecture par Dieudonné Niangouna, dirigé par Catherine Boskowitz, (Le Bar des auteurs).

2012 – 29es Francophonies en Limousin : My name is… texte de Dieudonné Niangouna. Mise en scène, scénographie et jeu Harvey Massamba.

2014, 31es Francophonies en Limousin :
> création de : Le Kung Fu, texte, mise en scène et jeu Dieudonné Niangouna.

> M’appelle Mohamed Ali, texte Dieudonné Niangouna, mise en scène et scénographie Jean Hamado Tiemtoré, jeu Etienne Minoungou.

> Dieudonné Niangouna participe à la rencontre Mantsina sur scène, 10 ans de résistance théâtrale !

 

La Compagnie Les Bruits de la rue

En 1997, réfugiés à Pointe-Noire, pendant que la bêtise humaine brûle leur pays, deux frères de sang, de nom et de scène, Dieudonné et Criss Niangouna inventent une pratique de jeu théâtral, une forme de résistance, qu’ils baptisent « le big !boum !bâh ! ». Son principe : construire un jeu qui commence, mine de rien, au détour des trois coups du théâtre et finit par prendre de l’ampleur, accentue son rythme jusqu’à l’explosion. Ensuite vient le silence brutal. Un blanc. Une minute hors théâtre, hors-jeu, mais jeu contre jeu quand même. Puis le principe recommence à zéro. La scène qui suit n’a rien en commun avec la scène précédente pour aboutir à une perpétuelle recréation du jeu dans un même espace.
Le « big !boum !bâh ! » a donné naissance à la compagnie Les Bruits de la Rue qui fait ses débuts sur scène avec la pièce Carré Blanc, présentée, entre autres, au Festival des Francophonies en Limousin en 2002.
S’ensuit une collaboration artistique avec la compagnie Eulalie de Rouen dirigée par Sophie Lecarpentier qui donne naissance à la co-production Patati Patatra et des Tralalas de Dieudonné Niangouna mise en scène de Sophie Lecarpentier, créée à Brazzaville, Paris et Kinshasa. La pièce est jouée 36 fois : 2 fois dans les deux Congo, et 34 fois en France.
En 2003, Les Bruits de la Rue crée Intérieur-Extérieur (version sur la route), texte et mise en scène de Dieudonné Niangouna à Vitry sur Seine.
En 2004 la compagnie est invitée à la troisième édition des résidences d’écriture et de création « Récratrales » à Ouagadougou (Burkina Faso) pour créer un spectacle. De là est né le texte de Banc de Touche écrit par Dieudonné Niangouna, et une première expérience de mise en scène par Emmanuel Letourneux. En fin Juillet 2005, la compagnie décide de recréer
Banc de Touche à Brazzaville dans la mise en scène de l’auteur.
De 2004 à 2007, la compagnie va mettre en place un projet de chantiers d’expérimentation théâtrale sur la pièce Dans la solitude de champ de coton de Bernard Marie Koltes, mis en
scène par Dieudonné Niangouna. Ce projet qui part en tournée en septembre 2006 au Festival des Francophonies à Limoges jusqu’en en mars 2007 à Bologne en Italie, en passant par les Centres Culturels Français de l’Afrique de l’Est, de l’Afrique Australe, et de l’Océan Indien.
En 2006, la compagnie présente Banc de Touche au Tarmac de la Villette pendant tout le mois de Juillet.
En 2007 à l’invitation du directeur du Festival d’Avignon, Vincent Baudriller, Dieudonné Niangouna et Les Bruits de la Rue créent Attitude Clando. Cette création est jouée près d’une soixantaine de fois en Afrique, en Europe et en Amérique Latine.
Pour la seconde fois la compagnie Les Bruits de la Rue est présente au Festival d’Avignon en 2009 avec Les Inepties Volantes, un texte et une mise en scène de Dieudonné Niangouna avec la collaboration artistique de l’accordéoniste Pascal Contet.
La compagnie est partenaire du projet Les Carnets Sud / Nord, dirigé par le metteur en scène Jean Paul Delore et est membre fondateur Festival International de Théâtre Mantsina sur Scène à Brazzaville.

article d’après theatrecomtemporain.net et www.lesfrancophonies

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