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14 février 2014

Rencontre Stanislas Nordey

par TechMac

 

Lundi 10 février à 20h, le Théâtre des Ateliers accueillait une rencontre organisée par les ATP avec Stanislas Nordey autour du Living Theatre, à l’occasion de sa mise en scène de Living ! jouée au Théâtre de Cavaillon les 13 et 14 février. Avant la rencontre, les élèves de “La compagnie d’entraînement” accueillaient les spectateurs par une performance sur le living theatre, pendant qu’étaient projetées en fond de scène des photos tirées des documents du Living Theatre.

Performance Living des élèves comédiens

” Sur les 20 minutes d’entrée, l’expérience s’est avérée troublante pour chacun d’entre nous, autant que pour le public. Par la reproduction d’un exercice de Julian Beck et de Judith Malina au plateau, nous nous sommes placés sur une tentative de FAIRE du Living, entrecoupée également par de la lecture de textes. Loin d’obtenir l’effet escompté (circulation des spectateurs d’un groupe d’acteur à l’autre, interaction forte entre les deux), la salle rentrait tranquillement s’asseoir, et attendait le début de la conférence, en observant d’un air interrogateur l’agitation se déroulant aux alentours. Loin d’une interaction, c’est une « ambiance » qui s’est créée, qui se révéla être pour nous particulièrement intéressante (volonté de lutter contre le public, attachement à tenir notre ligne jusqu’au bout). David Soriano

Stanislas Nordey et Arlette Masson

A 20h, devant la salle comble des Ateliers, Arlette Masson faisait une présentation tout à fait remarquable de Stanislas Nordey et du Living Theatre, et introduisait le débat sur l’importance qu’avait eu ce mouvement, et en particulier l’influence qu’avaient exercé les théories de Julian Beck et Judith Malina sur l’action de Stanislas Nordey à la tête du Théâtre Gérard Philippe de Saint Denis. Stanislas Nordey parlait ensuite des difficultés qu’avaient rencontrées Judith Malina et Julian Beck à faire reconnaître leur mouvement, en particulier auprès des grands metteurs en scène de la génération des Jean-Pierre Vincent et Patrice Chéreau, alors que toute leur vie avait été consacrée à vouloir faire du théâtre un art pour le public, et pour le public populaire. Car “c’est la question du public qui obsède le Living, c’est le centre de leur quête et de leur différentes métamorphoses, de la rencontre de Judith et de Julian à New-York en 1943 jusqu’à leurs pérégrinations récentes très loin des chemins institutionnels qui sont le témoignage de cette inquiétude active première : Qui va au théâtre et qui n’y va pas ? Comment briser les barrières ?”. Stanislas Nordey expliquait qu’il avait voulu quitter Nanterre, où ne venait que le public très bourgeois de Paris, pour Saint-Denis, et faire du Théâtre Gérard Philippe un théâtre pour les habitants de Saint-Denis, contactés au porte à porte, invités à des journées entières de dimanche avec repas, rencontres, spectacles. Comment il avait supprimé toutes les invitations aux critiques, aux institutionnels et aux notables, “tout le monde paye, et même ma mère”- et même la ministre ! Et comment cette expérience avait été profitable malgré les énormes difficultés financières. Avec des comédiens issus de la VIIème promotion de l’ESAD du Théâtre National de Bretagne, Stanislas Nordey a choisi de mettre en scène des textes de Julian Beck et de Judith Malina, Living ! “Les mots du Living Theater transpercent, dérangent, réveillent. C’est une parole pourtant cachée, presue censurée : les textes sont introuvables, pas réédités. Nous nous en emparons donc pour composer un spectacle, nous l’espérons vigoureux, éclairé, avec une vitalité désespérée pour reprendre une célèbre formule de Pier Paolo Pasolini”. St. N.

Il faut saluer la grande générosité du comédien qui a accepté de consacrer plus de deux heures passionnantes à parler du Living theatre et à répondre aux nombreuses questions des auditeurs.

Rencontre Nordey : les élèves comédiens entourent St. Nordey et A. Masson sur le plateau

 

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