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Articles de la catégorie ‘Veilles Théâtrales /Lectures augmentées/ Lectures’

31
Août

Veille Théâtrale Henning Mankell

invit mankell FdLLes Chaussures italiennes d’Henning Mankell

Lecture intégrale dans le cadre de la Fête du Livre

Samedi 10 Octobre à partir de 20h30

Avec Agathe Rouiller  et Alain Simon

 

Sans doute son expérience d’auteur de romans policiers avec les enquêtes du renommé commissaire Kurt Wallander a-t-elle donné à Henning Mankell ce formidable talent de créer le suspense et son texte  Les chaussures italiennes  n’en est pas exempt. Ce savoir-faire donne une telle force à ce récit qu’il est difficile de poser le livre sans le lire d’une traite. Aussi nous recommandons à ceux qui voudraient assister à cette lecture de venir dès son début.

L’histoire se passe dans une île de la Baltique où, avec  pour seule compagnie un chien et un chat, Fredrik Wellin vit reclus depuis une décennie avec comme unique visiteur celle du facteur de l’archipel. Mais un jour…

A cause de notre tropisme méditerranéen, les paysages de la Baltique, nous semblent ici encore plus exotiques que le Sahara. Ce sont aussi les paysages mentaux de pays enfouis que ce texte réactive et nous restitue comme un patrimoine familier.

Avec  Agathe Rouillier nous avons lu  ensemble l’intégrale de En Crabe   au cours de la Fête du Livre consacrée à Günter Grass. Je suis heureux de la retrouver pour cette lecture des Chaussures italiennes à l’occasion de cette 32e Fête du Livre consacrée à Henning Mankell. En proposant depuis plusieurs années ces lectures au Théâtre des Ateliers, nous ne voulons pas nous éloigner de l’épicentre chaleureux de l’amphithéâtre de la Verrière au moment de la Fête du Livre, mais affirmer combien l’existence de la littérature et de ses auteurs est importante pour un théâtre implanté comme le nôtre. Et par cette lecture à haute voix, nous ne concurrençons pas l’irremplaçable tête-à-tête du livre avec son lecteur, mais par ce partage dans l’espace public du théâtre, nous tentons de nous adresser à d’autres dimensions de la sensibilité du spectateur. Alain Simon

 Entrée libre , les portes du théâtre resteront ouvertes pour permettre à chacun d ‘assister à la veille selon ses disponibilités, des pauses café seront aménagées pour permettre au public de se désaltérer .

Agathe Rouillier

Agathe Rouillier

Alain Simon

Théatrorama

Header Unit

À l’ombre du Polar, la neige… Si le grand écrivain suédois Henning Mankell nous avait habitué aux polars hantés par son héros solitaire Kurt Wallander, il nous entraîne cette fois dans un périple glacé, dans lequel « Les êtres sont rarement ce qu’on croit qu’ils sont. »

Nous sommes dans un archipel de la mer Baltique, peuplé d’une dizaine de vieux solitaires, chacun reclus sur son îlot. Seul le facteur Jansson fait le lien entre notre héros, Fredrik Wellin, et le reste du monde. Ce dernier garde secret dans son passé de chirurgien la raison de sa solitude forcée. Jusqu’au jour où ce petit morceau de terre glacé et enneigé est perturbé par l’arrivée d’Harriet, abandonnée trente-sept ans plus tôt par Fredrik et atteinte d’une maladie mortelle. Commence alors le long dégel de la forteresse que c’est construit notre héros.

La Traversée des Archipels
Ce long voyage forgé par Henning Mankell, Roi du polar nordique, nous ne le verrons jamais si ce n’est dans la bouche des deux acteurs. Agathe Rouiller et Alain Simon nous font face. Devant eux, deux longues tables blanches et deux livres posés dessus. Derrière eux, sur le mur de fond noir et usé, deux mots écrit à la craie : la neige. Parfois, quelques variations de lumière modifieront la physionomie du plancher couturé et des murs. Et voilà tout pour l’espace. Cette seizième veillée théâtrale organisée par Alain Simon au Théâtre des Ateliers propose la lecture intégrale d’un livre, ici Les Chaussures italiennes d’Henning Mankell, qui nous tiendra éveillé toute la nuit.

C’est Agathe Bouiller qui prend la parole, sans prévenir, et sans nous attendre. Saisis, nous nous asseyons, nous taisons et écoutons. Les deux lecteurs se partagent vivement la parole en échangeant des regards complices ou attentifs, puis se réunissent sur un dialogue, avant de reprendre leur chemin individuel dans le texte. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un des fameux polars d’Henning Mankell, le suspense est réel et un humour bourru et tendre affleure par endroits. Si le roman policier et le meurtre sont, selon les dires de l’auteur, l’occasion d’ausculter intimement l’âme humaine, nous suivons au plus près dans ce roman plus classique, les pensées parfois contradictoires du héros. Nous sommes littéralement dans son esprit, sans hauteur ni jugement. C’est avec son regard que nous découvrons le monde extérieur qui fait intrusion dans son refuge solitaire. Le spectateur est invité par cette lecture complète du livre à travailler une patience du texte, une endurance. La fatigue le traverse comme elle traverse le corps des acteurs, qui tiennent pourtant bon, avec vivacité et attention. Quelques pauses, signalées par une musique incongrue diffusée par un petit dictaphone posé sur la table, nous permettent de reprendre des forces autour d’un gâteau et d’un café bienfaisant.

Les insomniaques se souviennent bien de cette voix réconfortante de la radio qui, entre somnolence et veille, nous porte jusqu’au petit matin. Mais ici, nous ne sommes pas seuls et la voix à un visage, deux visages. Comme le héros d’Henning Mankell lutte contre la solitude en creusant tous les jours à la hache un trou dans la glace pour se plonger dans l’eau glacée, nous plongeons dans la salle noire du Théâtre des Ateliers pour mettre en commun l’exercice solitaire de la lecture, qui devient alors un voyage imaginaire partagé. Et, selon les mots d’Alain Simon, « Comme pour Shéhérazade, la parole tout le temps que dure la nuit repousse la tragique échéance. L’acteur est un veilleur dans la cité. Même ceux qui ne vont pas au théâtre sont concernés par le fait qu’il est un lieu du jeu où des textes sont dits à haute voix, la haute voix du théâtre qui rend la chose dite incontournable ». Et peut-être connaître le sentiment intime de l’absence de l’auteur qui aurait dû être avec nous à Aix-en-Provence pour le festival qui lui était consacré, si son décès ne l’avait enfoui, le 5 octobre dernier, définitivement dans la glace. Au revoir, Henning Mankell et merci.

Les Chaussures italiennes
De Henning Mankell
Avec Agathe Rouiller et Alain Simon
Mise en scène : Alain SimonVu au Théâtre des Ateliers / Aix-en-Provence
Pour connaître les dates de tournée : le site de la Compagnie

 

 

 

 

26
Sep

Lettres à un jeune romancier de Mario Vargas Llosa

Samedi 18 octobre à partir de 20h30 : Veille Théâtrale dans le cadre de la Fête du Livre :

 

Lecture intégrale de Lettres à un jeune romancier de Mario Vargas Llosa

Avec Jean Marie Broucaret et Alain Simon
Pour permettre à chacun de rejoindre la veille selon ses possibilités, les portes du Théâtre resteront ouvertes et des pauses seront ménagées pour se restaurer.
Entrée libre

Pourquoi, pour un comédien, lire à haute voix de la littérature est-il un enjeu aussi intimidant ? Sans doute parce qu’il prête une voix, un corps à ce personnage névralgique qu’est le narrateur. Dans ses Lettres à un jeune romancier Mario Vargas Llosa écrit que Le narrateur est le personnage le plus important de tous les romans (sans exception), et dont dépendent, d’une certaine façon, tous les autres. Le narrateur est toujours un personnage inventé, un être de fiction, à l’égal de tous les autres, ceux à qui il “raconte”, mais plus important qu’eux, car de sa façon d’agir en se montrant ou en se cachant, en s’attardant ou en se hâtant, en étant explicite ou allusif, bavard ou sobre, folâtres ou sérieux- dépend la capacité des personnages à nous persuader de leur vérité ou, au contraire, à apparaître comme des marionnettes, des caricatures.

À travers ces lignes, j’ai réalisé pourquoi dans mon travail de lecteur, je donnais d’instinct plus d’attention à la narration qu’aux parties dialoguées.
Avec Jean-Marie Broucaret, nous avons choisis de lire ces Lettres à un jeune romancier parce que Mario Vargas Llosa nous parle de la création, de pourquoi et comment on devient écrivain. Il nous fait voyager dans toute la littérature qu’il aime, évoquant des auteurs qui pour certains d’entre eux ont d’ailleurs été les invites des Fêtes du Livre de ces dernières années.
En proposant depuis plusieurs années ces lectures au Théâtre des Ateliers, nous ne voulons pas nous éloigner de l’épicentre chaleureux de l’amphithéâtre de la Verrière au moment de la Fête du Livre, mais affirmer combien l’existence de la littérature et de ses auteurs est importante pour un théâtre implanté comme le nôtre. Et en donnant aux mots ce champ de propagation aérien  par la lecture à haute voix, nous ne concurrençons pas l’irremplaçable tête à tête du livre avec son lecteur, mais par le partage dans l’espace public du théâtre,  nous tentons de nous adresser à d’autres dimensions de la sensibilité du spectateur. Alain Simon

Comédiens, metteurs en scène, pédagogues et respectivement directeur artistique du Théâtre des Chimères de Biarritz et du Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence, Jean-Marie Broucaret et Alain Simon sont complices de longue date pour des lectures souvent données dans le cadre  des Écritures Croisées et des Fêtes du Livre, lors de Veilles théâtrales ou de lectures-performances comme l’ont été à Aix-en-Provence et à Bayonne Vers une intégrale de Don Quichotte en 1999 et la lecture intégrale de Cent ans de solitude en 2013. Jean-Marie Broucaret, qui est aussi directeur du Festival de Théâtre Franco ibérique et Latino  américain de Bayonne qu’il a fondé en 1980, rejoint avec ces Lettres à un jeune romancier Alain Simon pour leur sixième Veille Théâtrale à lire ensemble.

Production du Théâtre des Ateliers en partenariat avec Les Écritures Croisées

9
Déc

Veille Théâtrale : cent ans de solitude

Veille Théâtrale : Cent ans de solitude

de Gabriel Garcia- Marquez

avec Jean-Marie Broucaret et Alain Simon


Il n’y avait dans le cœur d’un Buendia nul mystère qu’elle ne put pénétrer, dans la mesure où un siècle de cartes et d’expériences lui avait appris que l’histoire n’était qu’un engrenage d’inévitables répétitions, une roue tournante qui aurait continué à faire des tours jusqu’à l’éternité, n’eut été l’usure progressive de son axe.

La lecture de ce texte est bien dans l’esprit des Veilles théâtrales telles que nous les avons voulues : à la fois visite d’une œuvre universelle, (comme on découvre un pays dont on nous a beaucoup parlé et que se mélangent alors sa réputation et la rencontre concrète avec lui.) et champ de la parole limite avec l’excès, la longueur, l’usure, l’exhaustivité, et en définitive la performance partagée des lecteurs et des spectateurs.

Pour préparer cette lecture, qui sera également donnée au Festival de Bayonne, nous sommes allés à San Sébastien en Espagne à l’hôtel des Bahia où pendant trois jours nous avons lu et découpé ce récit qui, comme le dit Albert Bensoussan dans sa préface, est une prophétie qui se révèle progressivement, une parole épico-lyrique, parodique et grandiose, excessive et fleurie, à la fois hyperbolique et simple, charmante et fascinante et parfois terrifiante… Alain Simon

Gabriel Garcia Marquez donne très rarement l’autorisation de représenter sous forme de lecture ce chef d’œuvre de la littérature mondiale. Pourtant, cette année le Théâtre des Chimères de Bayonne et Théâtre des Ateliers ont obtenu l’autorisation exceptionnelle d’en effectuer la lecture intégrale. Elle a eu lieu une première fois – en deux parties – en octobre dernier lors du festival des Translatines de Bayonne et sera donnée ce samedi 7 décembre au Théâtre des Ateliers, à Aix-en-Provence, dans son intégralité.

Cette lecture durera 18 heures avec des interruptions toutes les heures et demie, soit tous les deux chapitres du livres ! Pour les spectateurs qui entreprendront cette aventure avec les deux lecteurs Jean-Marie Broucaret et Alain Simon, c’est une expérience unique, au sens de qui n’a jamais été fait mais aussi dans le sens de mémorable. Les spectateurs pourront se restaurer à chaque pause grâce aux boissons et collations qui seront servies par l’équipe des Ateliers.

Nous sommes heureux de proposer au public cette treizième Veille Théâtrale, rappelons que la lecture de L’Odyssée organisée dans le cadre de Marseille-Provence 2013 – Capitale européenne de la culture par le Théâtre des Ateliers et la Cité du Livre avait, elle, duré plus de 14 heures; Jean-Marie Broucaret et Alain Simon y étaient accompagnés par plus de 110 lecteurs. Cette fois, ils seront seuls pour lire Cent ans de Solitude mais, ils l’espèrent, avec un public complice pour partager cette immersion inédite dans le réalisme magique du chef d’œuvre de Gabriel Garcia Marquez.

Coproduction Théâtre des Ateliers d’Aix et Festival Les Translatines de Bayonne.

– à Bayonne au Théâtre des Chimères dans le cadre du Festival des Translatines  les samedi 5 et 12 octobre

– au Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence samedi 7 décembre à partir de 15h.

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Alain Simon et Jean-Marie Broucaret

 

 

 

 


Cent ans de solitude : fin d’un chapitre

passage de relai


20
Oct

Lecture de “Au coeur du coeur d’un autre pays”

Dans le cadre de la Fête du Livre et en partenariat avec Les Écritures Croisées

… Je fais partie de ces gens qui font toujours ce que quelqu’un d’autre fait… mais quelques semaines avant. Un poisson dans les mers chaudes. Pas de maison comme abri… Mais un  lit de maison en maison et des vêtements froissés sur une seule étagère. Je cherche l’amour. E.A

La Fête du Livre n’est pas seulement un moment de faire ce que j’aime, lire à haute voix des textes littéraires, c’est surtout pour moi l’occasion irremplaçable de découvrir un auteur. Et c’est toujours un moment intimidant  quand Annie Terrier en me  tendant un ou deux livres me  dit avec l’autorité de l’enthousiasme : lis ça ! La grande aventure de la  Fête du Livre organisée par les Écritures Croisées est qu’elle concerne  aussi les  artistes qui y participent. Je ne connaissais pas l’œuvre d’Etel Adnan, et la rencontre avec ses mots m’a été immédiatement familière.
En proposant depuis plusieurs années ces lectures au Théâtre des Ateliers, nous ne voulons pas nous éloigner de l’épicentre chaleureux de l’amphithéâtre de la Verrière au moment de la Fête du Livre, mais affirmer combien l’existence de la littérature et de ses auteurs est importante pour un théâtre implanté comme le nôtre. Et en donnant aux mots ce champ de propagation aérien  par la lecture à haute voix, nous ne concurrençons pas l’irremplaçable tête à tête du livre avec son lecteur, mais tentons de nous adresser à d’autres dimensions de la sensibilité du spectateur avec le partage dans l’espace public du théâtre. Alain Simon

Au Théâtre des Ateliers à 20h

Emma Gustavsson et Alain Simon

Emma au tableau

 

Zibeline

Vu par Zibeline

Alain Simon poursuit ses lectures au Théâtre des Ateliers

L’art du lire et du dire

• 19 octobre 2013 •

Alain Simon poursuit ses lectures au Théâtre des Ateliers - Zibeline

Alain Simon au théâtre des Ateliers nous a familiarisés avec les lectures d’œuvres, nous permettant ainsi de redécouvrir ou de découvrir des textes, comme ce fut le cas pour la lecture de l’ouvrage d’Etel Adnan Au cœur du cœur d’un autre pays. En avant-propos, l’acteur et metteur en scène avait expliqué comment le texte de l’auteure invitée par les Écritures croisées, totalement inconnue (Annie Terrier a le secret des trouvailles exceptionnelles !), lui était apparu d’emblée familier, avec un rythme correspondant à une respiration. Alain Simon explique aussi avec humour «aujourd’hui, au théâtre on n’a plus le droit au pathos, on ne peut plus dire «je suis amoureux», avec un livre dans les mains, la distanciation nécessaire est là, et l’on peut lire à haute voix, «je suis amoureux», sans s’exposer !». Pour un théâtre qui défend la littérature avec force et persévérance, c’est aussi une reconnaissance que la participation annuelle à la Fête du livre. Alors que la lecture est avant tout un exercice solitaire, l’œuvre lue à haute voix est partagée, devient nôtre et collective à la fois. Alain Simon était accompagné dans cet exercice par Emma Gustavsson, ancienne danseuse de Preljocaj. Les voix se relaient, l’une écrit les têtes de chapitres sur le mur noir de fond, scandant l’œuvre dans ses aller et retours entre New York et Beyrouth. Le  dernier  chapitre, empreint d’urgence, avec le déclenchement de la deuxième guerre du Golfe, est livré en polyphonie, entre l’américain de la version originale et le français de la traduction. La lecture s’emporte, nous entraîne dans un tournoiement exacerbé. Plus tard, lorsque l’on relit, ou plutôt lorsque l’on va vers le texte en simple lecteur, on retrouve ce ton, cette voix que les deux acteurs ont si bien fait sentir. Bravo !

MARYVONNE COLOMBANI
Novembre 2013

Photo : Emma-Gustavssonn-et-Alain-Simon-c-X-D.R

 

26
Nov

Presque tout l’univers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Veille Théâtrale : Presque tout l’univers de Christian Carrignon 

Christian Carrignon, Presque tout l'univers

Lecture du texte par Christian Carrignon et Alain Simon, assistant Gilles Jolly

Veille Théâtrale : Christian Carrignon et Alain Simon se relaient pour lire à une ou deux  voix l’intégrale du texte. « Donner aux mots ce champ aérien de propagation qu’est la parole ne veut pas concurrencer le tête-à-tête irremplaçable du lecteur avec le livre, mais s’adresser à d’autres aires de son cerveau en ajoutant le partage de l’écoute en public. La lecture à haute voix  n’est pas une forme réduite du spectacle vivant, mais un moyen de faire autrement du théâtre. La distanciation objective que donne le fait de lire un texte permet une liberté de jeu qui ouvre chez les acteurs et les spectateurs des espaces imaginaires inhabituels.

Alain Simon, Presque tout l'univers, 30 XI 2012

« En 2009, une Veille théâtrale sur le texte d’Alain Reynaud sur son enfance à Bourg-Saint-Andéol, avait abouti à la création de Voyage sur place en mars 2011 à La Cascade- Pôle Cirque Rhône-Alpes. Travailler sur l’enfance d’un artiste, recourir au duo sur scène de l’auteur et d’un acteur parlant lui aussi à la première personne, l’accueil du public nous ont donné l’envie de confronter ce même dispositif au texte sur l’enfance d’un autre artiste, Christian Carrignon. Comme le fit Alain Reynaud dans Voyage sur place, Christian Carrignon raconte dans Presque tout l’univers texte son enfance dans une cité de banlieue, Dugny, tout à côté de l’aérodrome du Bourget et de la capitale au loin : Pendant une période indéterminée ma mère et moi nous avons pris le bus 149 qui sentait déjà Paris si loin de son dépôt…

Première étape d’un chantier qui aboutira à l’adaptation et la mise en scène du texte , cette lecture de plusieurs heures est le prélude à la création 2013 du Théâtre des Ateliers, Presque tout l’univers, en novembre de l’année prochaine. Après Voyage sur place, nous considérons cette création comme le deuxième volet d’un diptyque théâtral sur l’enfance de deux artistes singulier s. » Alain Simon

Après celle consacrée à Macau d’Antoine Volodine dans le cadre de la Fête du Livre en octobre dernier, le Théâtre des Ateliers présente avec Presque tout l’univers sa onzième Veille Théâtrale.

Christian Carrignon, Gilles Jolly et Alain Simon : Découpage du texte 28 XI 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Veille théâtrale Christian Carrignon et Alain Simon

Une lecture.

Longue.

Une ville.

Un voyage dans la profondeur de la nuit,

Le pays lointain :

L’enfance.

Trois escales pour grignoter, boire un coup

et faire pipi.

Une écoute attentive,

et puis flottante.

Peut-être s’endormir ou envie de sortir

Voir si la ville est toujours là.

S’en aller, pourquoi pas.

Ou revenir, parce que l’air frais réveille.

S’asseoir dans le public

Ou sur les coussins de la scène.

Les deux, là, qui lisent,

Rien ne les gêne.

Ils sont au volant de l’histoire.

Ils roulent dans la nuit. Christian Carrignon

Veille Théâtrale mode d’emploi

La lecture se fera en quatre temps avec trois pauses pour vous permettre de profiter du buffet qui vous sera proposé dans le hall. L’ensemble de la lecture est estimé à quatre heures et demie. Le théâtre restera ouvert pour permettre à chacun d’assister à la Veille selon ses possibilités. Les spectateurs pourront arriver et partir pendant la lecture, nous leur demandons de le faire le plus discrètement possible.

Sur le site de Zibeline : www.journalzibeline.fr/

Enfance commune

Autobiographie de Christian Carrignon

30 novembre 2012 •

Le théâtre d’objets de Christian Carrignon nous a habitués à une poésie de bouts de ficelles, petits mots décalés, saynètes qui mêlent joie et nostalgie légère. Son autobiographie nous emmène dans le même monde de détails reconnaissables, réminiscences communes, amour sensuel des objets, du quotidien, sensations, synesthésies et rêveries éveillées.

Son enfance a la banalité des sagas familiales populaires, celles des années 60, où elles ne rimaient pas avec misère. C’est l’histoire d’un petit garçon aimé dans un foyer simple, animé de joies, de terreurs enfantines, d’amitiés profondes, de frasques anodines, d’amours qui naissent. Si le récit se répète parfois, et s’attarde sur des transcriptions de rêves obscures, l’attention aux bruits, objets, sensations qu’il décrit par des mots justes et inattendus, semble déplier les anecdotes dans l’espace, faire surgir le décor de cet appartement banal d’une cité ordinaire en bout de piste, au Bourget.

Lu à deux voix, en quatre parties d’une heure, lors d’une Veillée chaleureuse et intime,  Presque tout l’univers permit aussi de faire entendre l’art de la lecture, et comment un comédien peut donner vie aux mots. Alain Simon, de sa voix grave, nuancée, faisait flamboyer les aventures, variant le rythme et les tons en lecteur virtuose. Christian Carrignon, moins à l’aise à raconter sa propre histoire, lui donnait pourtant un joli pétillant, et faisait surgir toute sa poésie burlesque.

Un texte qui verra le jour sur la scène des Ateliers en 2013 : on l’y voit déjà…

AGNÈS FRESCHEL

Décembre 2012

Le texte a été lu le 30 novembre au Théâtre des Ateliers, Aix

22
Oct

Veille Théâtrale : “Macau” d’Antoine Volodine

Vendredi 16 octobre à 20h : Macau d’Antoine Volodine

Dans le cadre de la Fête du Livre 2012 “Bruits de Monde”, en partenariat avec Les Écritures Croisées

FEUILLE DE SALLE : Après l’intégrale du Théâtre des Paroles de Novarina au printemps 2005,  celles de En crabe de Gunther Grass lors de la Fête du Livre de 2005, du Neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard en 2006 et de Climat de Peur de Wolé Soyinka dans le cadre de la Fête du Livre 2007, Le livre de l’intranquillité de Pessoa en 2008,  les Écrits de Picasso et Voyage sur place d’Alain Reynaud en 2009,  Le théâtre et son double d’Antonin Artaud en 2010, L’instinct d’Inez de Carlos Fuentès lors de la Fête du Livre 2011, le Théâtre des Ateliers présente avec Macau sa dixième Veille Théâtrale.

 Nous sommes heureux de vous accueillir à cette Veille Théâtrale consacrée à la lecture de Macau d’Antoine Volodine.  C’est la participation du Théâtre des Ateliers à la Fête du Livre 2012 “Bruit du Monde”. Vous entendrez l’intégralité du texte. Nous vous invitons à entendre plus qu’à écouter en vous laissant prendre par l’univers d’Antoine Volodine, en le croisant sans doute à vos propres rêveries.
Pour un acteur-lecteur, lire l’intégralité d’un texte c’est simplement laisser à l’auteur la responsabilité de ce qu’il a voulu communiquer à ses lecteurs en n’en choisissant pas seulement des extraits. Et puis c’est peut-être par ce moyen l’occasion de retrouver la respiration de l’auteur, le rythme de sa pensée et,  nous le souhaitons, partager ce temps solitaire de l’écrivain.   Le Livre d’Antoine Volodine  contient des photos, nous avons choisi de leur substituer un univers sonore et visuel proposé par Romain Girard : «  être une présence (du) sonore : écouter le son – jouer en direct le sonore du texte + les images sonores dans le texte + le sonore de l’écoute ».

 Alain Simon lit Macau 

Alain Simon, vendredi 19 octobre 2012

Courriel reçu le dimanche 21 octobre :

Très belle lecture, Volodine a vivement apprécié et l’a dit à Alain Simon, moi aussi. Cordialement, Anne Roche (professeur émérite de l’Université de Provence, invitée de La Fête du Livre ) 

 

8
Août

Veille Théâtrale 2011-2012

Vendredi 14 octobre à partir de 19 h : Veille théâtrale

Lecture intégrale de L’instinct d’Inez

de Carlos Fuentes

Avec Jean-Marie Broucaret et Alain Simon

Images et parenthèses sonores Gilles Jolly

Les comédiens se relaient du crépuscule jusqu’à tard dans la soirée pour lire l’intégrale du texte de Carlos Fuentes.


Après Le neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard, Le livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa, les Écrits de Picasso, Jean-Marie  Broucaret et Alain Simon consacrent à L’instinct d’Inez de Carlos Fuentes cette  quatrième veille théâtrale à lire ensemble. Invité de la Fête du Livre 2011, diplomate, essayiste, poète, romancier, Carlos Fuentes est le plus grand écrivain mexicain contemporain et l’un des maîtres de la littérature latino américaines.

« A Londres en 1940, le célèbre chef d’orchestre français Gabriel Atlan Ferrara rencontre une jeune cantatrice mexicaine Inez Prada. Passion impossible qui ne connaîtra que deux autres rencontres lors de deux représentations de Faust d’Hector Berlioz où Inez, devenue diva chantera Marguerite. Mais Inez est habitée par un autre personnage ayant vécu à l’aube de l’humanité, peu avant la grande glaciation, et dont le destin sera tragique… »

Alain Simon et le Théâtre des Ateliers ont participé à de nombreuses rencontres dans le cadre des Écritures Croisées à la Cité du Livre. En 2005, ils amplifient cette longue expérience de lecture publique en créant les Veilles Théâtrales, intégrale sur plusieurs heures d’une œuvre littéraire. La lecture à haute voix  n’est pas une forme réduite du spectacle vivant, mais un moyen de faire autrement du théâtre. La distanciation objective que donne le fait de lire un texte permet une liberté de jeu qui ouvre chez les acteurs et les spectateurs des espaces imaginaires inhabituels. Alain Simon

Donnée au Théâtre des Ateliers dans le cadre de la Fête du Livre  en partenariat avec Les Écritures Croisées, cette lecture sera reprise à Bayonne le dimanche 16 octobre dans le cadre du Festival des Translatines.

Alain Simon et Jean-Marie Broucaret

 

Avec L’instinct d’Inez, Jean-Marie Broucaret et Alain Simon ont donné une superbe lecture. Les deux comédiens  sont complices de longue date, tous deux ont joué ensemble dans Néronissime de Miklos Hubay (1993) et Dans la solitude des champs de coton de Koltès, (1994) tous deux ont tenté l’aventure réussie de lire 7 heures durant le Premier Livre de Don Quichotte à la Méjanes puis à Bayonne en 1998, et c’était avec L’instinct d’Inez leur quatrième Veille Théâtrale aux Ateliers. C’est dire si les deux hommes s’entendent, se comprennent, se complètent, aussi étrangers l’un et l’autre à l’emphase comme à la monotonie, pour rendre toute la puissance poétique,  le souffle onirique, toute la vie de ce texte qui parle de passion amoureuse,  de musique avec passion et évoque les émotions d’un couple primitif avec la force et le mystère des dessins découverts récemment dans les grottes du sud-est. Mais aussi  l’humour, la drôlerie qui ne sont jamais loin dans le texte de Fuentes. Quatre heures de lecture entrecoupées de trois courtes pauses pour se restaurer, se désaltérer, partager son admiration pour l’œuvre comme pour la manière de la transmettre. Vers une heure du matin, une trentaine de spectateurs disaient leur joie d’avoir pu assister jusqu’au bout à cette Veille et s’émerveillaient de la qualité de la lecture.

 

25
Nov

Veille Théâtrale 2010

Vendredi 5 novembre partir de 19h :  8ième Veille Théâtrale

Le théâtre et son double

d’Antonin Artaud 

Le  Théâtre des Ateliers présente sa huitième Veille Théâtrale  au cours de laquelle Alice Chenu, Romain Girard, Maxime Potard et Alain Simon liront à une ou plusieurs voix l’intégralité du texte d’Antonin Artaud Le théâtre et son double le vendredi 5 novembre à partir de 19 heures. Les portes du Théâtre resteront ouvertes pour permettre à chacun de rejoindre la veille et d’y rester selon ses possibilités et des pauses seront aménagées pour se restaurer et se désaltérer.     

Les comédiens en répétition le 1er novembre

Après l’intégrale du Théâtre des Paroles de Novarina au printemps 2005,  celles de En crabe de Gunther Grass lors de la Fête du Livre de 2005, du Neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard en 2006 et de Climat de Peur de Wolé Soyinka dans le cadre de la Fête du Livre 2007, Le livre de l’intranquillité de Pessoa en 2008,  les Écrits de Picasso et Voyage sur place d’Alain Reynaud en 2009,  le Théâtre des Ateliers présente avec Le théâtre et son double sa huitième veille théâtrale.      

Antonin Artaud est né à Marseille en 1896. L’appel qu’il avait lancé à un changement radical de l’exercice même du théâtre allait soulever des échos de plus en plus profonds à travers le monde. Rarement dramaturge a à ce point influencé le théâtre d’aujourd’hui sans proportion avec ce qu’il a pu mettre en pratique de son théâtre durant sa vie – il est mort en 1948. Dans Le théâtre et son double, Antonin Artaud écrit que la représentation doit redevenir un acte unique et dangereux, comédiens et spectateurs ne peuvent à aucun prix en  ressortir intacts… Il met le metteur en scène au centre de la création théâtrale, décrétant que celui-ci est le véritable auteur. Si l’acteur reste au centre parce que  tout passe par lui, « un athlète du cœur » dit-il, il est l’instrument de l’artiste metteur en scène. Quant au texte, Artaud le considère comme une réalité distincte qui s’impose à la manière d’une donnée physique sans mériter de respect particulier : en finir avec les chefs-d’œuvre… Alain Simon       

message d’un spectateur :

 À : theatre des ateliers <theatredesateliers@yahoo.fr> Envoyé le : Sam 6 novembre 2010, 20h 13min 43s
Objet : Re : Veille Théâtrale aux Ateliers 
     

Merci encore à vous tous pour cette veille passionnante : cette expérience réussie restera longtemps, je pense, dans la mémoire des participants, acteurs, techniciens, public… Paradoxe  avec la position d’Antonin Artaud, sceptique sur le rapport texte/théâtre : vous avez transmis avec rage, passion, tendresse…, ce texte, plus que vous ne l’avez lu, répondant ainsi au désir de cet immortel exalté !
 
En espérant pouvoir partager avec vous de futures expériences théâtrales, veuillez accepter, vous tous, ma sincère admiration. Zabriskii        

  

La Marseillaise 13 novembre 2010